Chambly se « sporte » très bien

Les vœux étaient placés sous le signe du sport, dimanche 15 janvier, pour célébrer le trophée de la ville (de 5 001 à 10 000 habitants) la plus sportive de Picardie remporté par Chambly.

La cérémonie de la présentation des vœux revêt toujours les habits d’un grand spectacle à Chambly devant une nombreuse assistance. Lorsqu’il était le maire (PS) de la commune (1995-2013), Michel Françaix le voulait ainsi. Etonner, surprendre, amuser… A la fin de son discours (conclut par le traditionnel : « Excusez-moi, je n’ai pas eu le temps d’être bref ! »), le député a souhaité « bonne année aux créateurs, aux artistes, aux saltimbanques, car créer c’est donner une forme de destin, c’est avoir l’air d’être fou, mais être sage. » Fous, les voisins des Camblysiens ont parfois failli le devenir en 2016, on pense surtout aux Beaumontois et aux Persanais, marqués par des évènements violents survenus chez eux entre juillet et novembre. Logiquement, leurs élus ont mis la sécurité au cœur de leurs vœux. A quelques kilomètres de là, ce dimanche 15 janvier, l’ambiance était toute autre à Chambly où on célébrait le trophée de la ville la plus sportive de Picardie (catégorie 5 001 à 10 000 habitants) décerné par le Comité régional olympique et sportif et apporté au gymnase Daniel Costantini par Claude Fauquet, l’un des grands artisans des succès de la natation française. Le maire David Lazarus, qui adore le foot et a grandi avec un ballon de volley, a dédié cette récompense aux sportifs, dirigeants, parents… Collectif, le capitaine a mis en valeur ses équipiers : Laurence Lannoy et Marc Virion, ses adjoints aux sports (Chambly est peut-être la seule commune à posséder deux adjoints dans ce secteur), la première pour le sport pour tous, le second pour le sport d’élite. L’esprit d’équipe toujours, il a mis en valeur d’autres élus qui oeuvrent pour la solidarité, la culture, les seniors…

Pour présenter 200 sportifs (sur les 3 400 personnes licenciées dans les 22 clubs de la commune), les organisateurs ont réussi leur mise en scène, une idée à la fois simple et ingénieuse, ces rideaux mobiles derrière lesquels jeunes et moins jeunes s’activaient à préparer leurs tableaux. Une idée qui excitait les plus jeunes et à laquelle adhéraient les moins jeunes : un Mannequin challenge (un phénomène forcément venu d'Internet et des réseaux sociaux où l’on reste immobile tels des mannequins). On n’échappe pas aux modes, mais celle-ci a le mérite de rompre avec « ce monde où tout va trop vite », rappelait le député. Autour du tandem Lazarus-Françaix, une ministre (des familles, de l’enfance et des droits des femmes), souriante, venue en amie, Laurence Rossignol. Une ex-Miss France, animatrice et chroniqueuse TV, Sophie Thalmann, souriante, venue en voisine (elle est conseillère municipale à Belle-Eglise). Un handballeur, Samuel Honrubia, champion olympique (en 2012 à Londres) souriant, venu nous rappeler que le Championnat du monde, qui se déroule actuellement en France, est un évènement sportif majeur…

Pendant son discours, David Lazarus n’a jamais prononcé le mot « euros », il n’a donc pas évoqué les réalisations de l’année passée et les projets de l’année nouvelle, sauf pour rappeler « que 2017 sera marqué par la poursuite du nouveau pôle multisports dans le périmètre des Marais », l’antre des footballeurs du FC Chambly, l’un des trois clubs de haut niveau de la ville avec le badminton (triple champion de France, vice-champion d’Europe) et le horseball, ce sport hautement spectaculaire venu d’Argentine où le meilleur coéquipier de l’homme est le cheval. L’un des rares chiffres cités par le maire concernait les 12 % du budget annuel de la commune consacrés au sport (soit le double de la moyenne des autres villes de même importance). Le chiffre 0 aussi pour annoncer que « nous allons continuer à ne pas augmenter les taux d’impositions communaux en 2017, comme nous le faisons depuis sept ans. »

Le sport et ses expressions transformées en métaphores pour les « présidentielles » : « 2017 sera une année sportive et d’élections. Ce qui parfois se ressemble ! Evitons au moins que cela ne soit de la boxe ou du catch. Pour ma part, je pense que les élections sont une course de fond et non un sprint pour candidats tardifs. Car c’est bien le travail de fond, la réflexion, l’expérience, mais aussi la présence depuis des années sur le terrain, et l’écoute, auprès des Français, qui feront la différence. Je ne peux donc que vous inviter, en cette année électorale, à ne pas rester sur le banc de touche, à ne pas avoir le nez dans le guidon et à participer massivement à ces élections. »

Les hommes et les femmes plutôt que les chiffres. David Lazarus a honoré la mémoire d’un homme, Jacques Bigot, qui nous a quittés à l’automne. Il avait participé aux 32^es de finale de la Coupe de France en 1958 quand le foot était l’affaire des cheminots. Un monsieur formidable. Un humaniste. Un sage.