Rendez hommage aux « héros des familles beaumontoises 1914-1918 » en visitant l’exposition présentée par le Cercle beaumontois du patrimoine à l’Hôtel du Croissant.
L’absence de chauffage le mois dernier à la Maison du patrimoine a reporté le vernissage de l’exposition au samedi 4 février. Mais chaud, le cœur des visiteurs l’a toujours été face à cet hommage sincère, authentique, aux « héros des familles beaumontoises 1914-1918 ». Sa conceptrice, elle-même, n’a pu l’élaborer et habiller le mur de pierres d’une salle de l’Hôtel du Croissant (à droite quand vous pénétrez dans la cour) sans être habitée par l’émotion. « Depuis trois ans, il y a eu huit ou neuf expos, estime la responsable des expositions historiques au Cercle beaumontois du patrimoine. C’était pour moi la plus difficile à réaliser car on touche à l’humain. » L’humain, le sacrifice, la vie des familles bouleversée, ruinée. Les hommes qui ne rentreront jamais. « Dans la famille Berthier-Guédon, il y avait Jacques, robert, Louis et Pierre. Deux d’entre eux ne sont pas revenus. La famille Clerget-Boullet-Couprie : cinq personnes, un décès. »
Leurs descendants ont prêté des photos, des lettres, des objets comme cette maquette d’avion Nieuport 17 à moteur rotatif réalisé par Lucien Clerget, mécanicien pendant la guerre.
« Georges Couprie, j’aurais pu en tomber amoureuse, c’était un bel homme, sourit Marlène. On apprend à les connaître par les écrits, leurs pensées. On a l’impression de vivre avec eux, l’impression d’avoir partagé la vie de ces hommes », confie-t-elle en nous faisant partager cette intimité. La préparation de la salle a réclamé vingt et heures de réflexion et d’agencement car la professeure d’histoire-géographie s’est attachée à « les mettre tous en valeur », à leur rendre hommage pour leur sacrifice il y un siècle, à leurs familles beaumontoises aussi.
Bonus de l’exposition, un enregistrement sonore. D’une voix cristalline, Marlène Herlem lit un passage du journal intime de Jeanne, celui où elle couche sa douleur sur le papier. Elle vient d’apprendre la mort de son frère Jacques, seulement deux mois plus tard, le 14 décembre 1914. Olivier Drouet, le secrétaire du Cercle, avait d’abord posé la sienne sur les mots prémonitoires de Jacques Guédon, une lettre d’adieu au moment de quitter les siens.
. Maison des artistes et du patrimoine, 2, rue Basse-de-la-Vallée, à Beaumont, jusqu’au 29 avril, les mercredis (15 h à 17 h) et samedis (11 à 17 h).
A lire ou relire les deux articles déjà consacrés à cette exposition :
http://les3villessoeurs.com/beaumont-sur-oise/culture/1464-les-lettres-pieuses-du-sergent-guedon
http://les3villessoeurs.com/beaumont-sur-oise/commemoration/1518-il-y-a-cent-ans-les-poilus-fetent-noel
