Cent quarante-sept personnes ont été dépistées à Persan

Cent quarante-sept personnes ont été dépistées à Persan

 

Cent quarante-sept personnes ont effectué un test de dépistage du COVID-19 ce mercredi 3 juin sur le parvis de l’Hôtel de ville de Persan. Cette grande opération était organisée par l’Agence régionale de santé et a mobilisé plusieurs acteurs de la santé.

Un centre de soins et d’informations ambulant sur le parvis de l’Hôtel de ville à Persan, des services médicaux et de santé dans la rue à la rencontre de la population… C’était l’image qu’offraient les personnels de santé mobilisés et les infrastructures destinées à une grande opération de dépistage du COVID-19 organisée par l’Agence régionale de santé (ARS), ce mercredi 3 juin, entre 8 heures et 15 heures. « Nous avons choisi Persan, que l’on appelle le secteur de Beaumont-Persan, car c’est un secteur poussé par la précarité, expliquait Anne Carli, directrice déléguée de l’ARS dans le Val-d’Oise. Nous avons reçu plus de 70 personnes, constatait-elle en fin de matinée, c’est une belle mobilisation, les gens sont super contents. L’obsession de l’ARS est de s’assurer que l’on ne passe pas à côté de foyers épidémiques ». Dans l'après-midi, à la fin de l'opération, ils étaient 147, notamment des Persanais et des Beaumontois. Un vrai succès ! 

Il régnait une ambiance studieuse et à la fois assez détendue. Les gens cheminaient sur un parcours de santé clairement identifié et sur lequel plusieurs organismes opéraient en parfaite collaboration. Les policiers municipaux contrôlaient l’entrée et la sortie. Au départ du circuit, l’association Ensemble pour le développement humain (EPDH). « Au-delà du dépistage, il y a une cellule d’écoute, d’information de l’accès au droit des soins, une prévention primaire, expliquait sa présidente Naghmana Kayani. On leur dit merci car leur venue représente un geste citoyen ». Une Persanaise confirmait : « Même si on pense qu’on n’a rien, ce qui est mon cas, c’était important de se déplacer. Ce centre est une très bonne initiative. » Une cadre supérieure de santé dressait ce profil des volontaires : « Fragiles, avec des facteurs à risques, en contact avec des personnes qui ont été infectées ».

Le docteur Debaud, infectiologue au Centre hospitalier de Pontoise (photo J.-L. G.).

 

Arrêt obligatoire et instructif dans le bureau de « campagne » du docteur Édouard Debaud, infectiologue au Centre hospitalier René-Dubos et président de la communauté médicale de Pontoise, qui rédigeait une prescription systématique du test de dépistage à tous les passants. « L’intérêt du test est d’essayer de trouver des traces de la particule virale, pour fait un carottage populationnel. C’est un mode de sondage épidémiologique qui, en ce moment, a du sens, alors que la circulation virale baisse. Le département du Val-d’Oise (le seul classé rouge en métropole) a subi les assauts du virus. Si des gens asymtomatiques (qui ne présentent aucun signe clinique) transportent des traces de virus, tous les porteurs ne sont pas contagieux », explique le docteur Debaud , qui a pratiqué le dépistage au commencement de l’épidémie.

Un peu plus loin, sur une grande table cohabitaient personnel de l’ARS et agents de la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie). « Personne ne reste en rade », résumait l’une des employées. En effet, les personnes non assurées par la Sécurité sociale pouvaient aussi être dépistées grâce à l’ouverture de droits ou création d'un numéro provisoire.

Le test, enfin. Et un peu de stress chez certains qui avaient vu, à la télévision, les images de patients crier au moment où leurs narines étaient mises à rude contribution. « Est-ce que ça fait mal ? », entendait-on assez régulièrement. Oui pour certains, moins pour d’autres, nous ne sommes pas toujours égaux face à la douleur. Petit cadeau, à la sortie : masques en tissu et gel hydroalcoolique. « Adoptez les mesures d’hygiène, répétait une soignante. Lavez-vous les mains régulièrement afin d’éviter de contracter pas le virus ».

« Aujourd’hui, le virus est contenu, confirmait le docteur Debaud. Le climat plus chaud, plus sec, est un facteur qui favorise son ralentissement. Mais on se sait pas trop apprécier son niveau dans l’avenir : quel va être le comportement des gens ? Avec les vacances, il y aura moins de monde cet été en Île-de-France et la circulation virale sera plus basse. »

À Persan, les résultats sont fournis sous 24 heures.

Personnels de l'Agence régionale de santé et de la Caisse primaire d'assurance maladie ont travaillé de concert (photo J.-L. G.).