La future zone commerciale de Persan ouvrira à la rentrée 2022

La future zone commerciale de Persan ouvrira à la rentrée 2022

 

Attendue depuis dix ans, Parenthèses, la future zone commerciale de Persan ouvrira en septembre 2022, dans la ZAC du Haut Val-d’Oise (ex-Chemin-Herbu), porteuse d’environ 1 500 emplois.

Non, la Zone d’activités commerciales (ZAC) du Chemin-Herbu, à Persan, n’est plus l’Arlésienne ! Après une décennie mouvementée, le projet est désormais totalement sur les rails. D'un coût de 50 millions d'euros, la future zone commerciale a été lancée officiellement le jeudi 21 octobre. D’une surface de 18 000 m² réparties sur deux bâtiments d’une longueur de 320 mètres chacun, elle est composée d’enseignes « inédites et de premier plan », annoncent les prometteurs, d’un pôle restauration de 1 700 m², ainsi que d’un hôtel de 70 chambres, une excellente nouvelle tant la capacité d’hébergement manque cruellement dans le Haut Val-d’Oise.

Les premières ouvertures sont prévues à la rentrée 2022 et s’échelonneront sur un an environ. L’ensemble s’appelle Parenthèses. Des parenthèses qui se veulent agréable dans votre quotidien. Le nom des premières enseignes a été révélé : Burger King, Hippopotamus, Ange (plus un restaurant italien) pour la restauration ; CCV, Armand Thierry, Chaussea, Besson, GEMO, Jennyfer, Celio et Krys pour la mode et la beauté ; Intersport, Noa, Boulanger et Jour de fêtes, pour les activités sportives et de loisirs.   

Sur la ZAC du Haut Val-d’Oise, la zone commerciale s’étendra sur 18 000 m² (photo J.-L. G.).

 

« Nous avons commercialisé 90 % de nos cellules, c’est du rarement-vu. Il ne reste que 4 boutiques à céder, on sera rapidement à 100% », s’est réjoui Jean-François Delaoustre, président d’Hurban, accompagné d’Anne Genot, managing partner chez PICTURE Asset Management, les promoteurs. Les intervenants ont rappelé, tour à tour, la genèse du projet, sa saga digne de « Dallas » (pour les nostalgiques de la vieille série américaine) où il n’est pas question de pétrole sur l’ancienne friche persanaise mais d’emplois. « Entre 1 000 et 2 000 », selon l’estimation du sénateur Arnaud Bazin, lorsque la ZAC fera le plein avec une zone pour les PME-PMI et un secteur destiné à la logistique. « Cette ZAC de 50 hectares a été créée en 2007 par le Conseil municipal, qui a obtenu les autorisations préfectorales d’aménagement en 2010 », a rappelé le maire de Persan, Alain Kasse. Le temps a passé. « Rien ne nous a été épargné, a relevé Arnaud Bazin. Nous avons été victimes de la réglementation de notre pays. Or, ce projet était légitimé par les électeurs lors de deux scrutins, l’opposition n’était pas contre, mais il a été fortement ralenti par des recours réguliers de personnes qui ne sont pas représentatives de la population persanaise. »  

Alain Kasse, le maire de Persan, a le coup de pelle déterminé (photo J.-L. G.).

 

Son lancement, qui devait être effectif en 2011, a donc attendu dix ans ! « Chemin-Herbu, chemin têtu », a comparé Philippe Sueur, qui représentait la SEMAVO (Société d’économie mixte d’aménagement du Val-d’Oise). Ce trait d’humour a amusé l’assistance puisque les problèmes dont désormais derrière, que les recours écologistes ont été épuisés. « C’est un moment très particulier pour moi, a avoué Arnaud Bazin, comme s’il retrouvait en cet instant présent son costume de maire de Persan (de 1995 à 2011). Nous avons vécu des crises de désindustrialisation successives. Le dernier clou sur le cercueil a été la fermeture de l’usine chimique (Great Lakes Chemical, il y a tout juste 20 ans), certes un danger mais aussi premier contributeur au budget municipal », rappelait-il. Le sénateur expliquait alors la lourde responsabilité qui était la sienne d’assurer un avenir pour une ville dont la moyenne d’âge des habitants est jeune et le taux de chômage élevé (16,5 % de la population, selon les chiffres de l’INSEE, en 2018). Il conclut que c’était un « jour de joie pour Persan et son territoire » et pour lui, bien entendu, puisque cette réalisation marque sa carrière politique. « Il faut être visionnaire, prendre des risques – nous en prenons nous aussi –, il faut des grands élus. Arnaud Bazin, vous êtes un grand élu », a insisté le président d’Hurban.

Élus, promoteurs et architectes ont le sourire (photo J.-L. G.).

 

Ce site économique entrera en concurrence frontale avec celui de Chambly (dont le maire David Lazarus avait répondu à l’invitation de son voisin Alain Kasse) qui, à écouter Arnaud Bazin, a nargué Persan pendant de nombreuses années. « La zone de Chambly nous faisait envie, mais comme paysage ce n’était pas le meilleur… »

Celle de Persan renforcera une offre commerciale déjà importante à Chambly, et de nouvelles constructions dédiées au commerce n’améliorent pas non plus cet environnement. Même si on a planté ce 22 octobre un olivier à la place de la traditionnelle « première pierre ». Et même si Jérôme Lesbleiz, gérant d'Hurban, évoquait « un paysage très fourni, du bois, du vert, une intégration assez souple. On ne va pas faire un building, ce ne sera pas La Défense, faisait-il observer. Par rapport à Chambly (dont le pôle de loisirs et de commerces Chamblyrama est assez récent), on se démarque par la modernité (des allées piétonnières entre les boutiques et un plan d’eau) et par une plus grande performance en terme d’isolation thermique ». Il ajoutait que c’est l’un des derniers projets de ce type, parce que les autorisations d’aménagement sont toujours plus difficiles à obtenir et « on a rempli (les espaces disponibles) », reconnaissait-il.

La persévérance des élus et des promoteurs est le maitre-mot de cette première partie de la ZAC du Chemin-Herbu, renommée ZAC du haut Val-d’Oise afin d’impliquer l’ensemble du territoire.

Mais ce projet des années 2000 et 2010 correspond-il au vital développement durable pour les années 2020 ? Arnaud Bazin a deux arguments : la dynamisation de l'emploi à Persan et dans la communauté de communes et, par ricochet, la limitation du nombre de salariés convergeant vers la capitale. « Le développement durable, il est inscrit dans ce projet avec des emplois locaux qui éviteront de saturer la ligne H. Ce sont des milliers de tonnes de CO2 qui seront économisés dans les transports. »

En revanche, la circulation, déjà fortement encombrée en fin de journée, durant la semaine, et presque tout le samedi, ne sera pas aisée pour atteindre les 540 places du parking de Parenthèses, dont 24 sont équipées de bornes électriques.

Philippe Sueur, qui représentait la Société d’économie mixte d’aménagement du Val-d’Oise, devant une assistance nombreuse (photo J.-L. G.).