Sébastien Poniatowski : « C’est un changement dans la continuité car j’arrive avec ma façon de faire »

Sébastien Poniatowski : « C’est un changement dans la continuité car j’arrive avec ma façon de faire »

 

Dans sa première interview donnée à la presse juste après son élection au poste de maire (LR) de L’Isle-Adam, samedi 30 septembre, Sébastien Poniatowski (38 ans) explique sa volonté de mener à bien les projets initiés par son père Axel, auquel il succède.

 

« Que ressentez-vous après avoir été élu à l'unanimité maire de L'Isle-Adam ?

- Le grand honneur que me font mes collègues du Conseil municipal de m’accorder leur confiance pour la suite de la mandature (jusqu’en 2020). Je ressens beaucoup de gratitude pour Axel Poniatowski pour tout ce qu’il a entrepris durant ces vingt-deux dernières années à la tête du Conseil municipal et je pense que ce sentiment est partagé par beaucoup d’Adamois qui l’ont marqué de leur présence aujourd’hui.

- Vous succédez à votre père qui a lui-même succédé à votre grand-père aux fonctions de maire de L’Isle-Adam…

- Evidemment, cette marque de confiance de la part d’Axel Poniatowski est un grand honneur. Mais la préoccupation de nos concitoyens c’est surtout un maire et une équipe qui font le job, et mènent ces projets qui consistent à préserver leur cadre de vie, l’environnement, limiter l’urbanisation, protéger les Adamois, développer les commerces, favoriser une vie associative riche…

- Vous allez poursuivre la politique menée par votre père. Quel est votre style ?

- On peut parler d’un changement dans la continuité car j’arrive avec ma façon de faire. Je suis quelqu’un de très à l’écoute, d’assez ouvert, assez réfléchi, déterminé, combatif. Je suis convaincu que le temps de la concertation et de l’écoute est essentiel, et qu’une fois la décision prise il faut aller au bout avec beaucoup de volonté et de détermination.

- Comment allez-vous concilier vos activités professionnelles et celles de maire ?

- Je suis avocat, j’ai créé mon propre cabinet il y a cinq ans, qui est aujourd’hui composé d’une douzaine avocats. J’entends mener de front ces deux activités. Je suis même convaincu que le système démocratique qui permet aux élus en France d’avoir une activité professionnelle est une richesse. Il y a beaucoup à tirer de cette dualité et, en même temps, je consacrerai le temps qu’il faut à mes fonctions de maire de L’Isle-Adam.

- Qu’entendez-vous par « le temps qu’il faut » ?

- Il y a forcément des aménagements à faire au niveau de mon travail car la fonction de maire de L’Isle-Adam est clairement une priorité.

- Quelles sont les dossiers prioritaires dont vous héritez ?

- Il y a deux dossiers importants dans les années à venir. L’aménagement des voies aux abords de Port L’Isle-Adam dont les travaux ont commencé. Il y a une énorme attente des Adamois pour conserver une fluidité et un stationnement. Le deuxième grand projet, c’est la salle de spectacles en lieu et place de la Maison de L’Isle-Adam. Les travaux ont commencé. Par ailleurs, j’ai décidé de créer un comité de circulations douces dans les prochains jours. Je suis convaincu qu’une ville comme L’Isle-Adam a vocation de multiplier les possibilités pour les usagers de circuler à vélo et de stationner. Ce projet nous tient à cœur. En plus des projets déjà initiés, le Conseil a désigné une adjointe (Julita Salbert) à la vie associative ; il y a tout un travail pour constituer un nouveau bureau des associations au Centre culturel.

 

Le fils qui observe le père auteur de son dernier discours de maire : tout un symbole ( photo J.-L. G.).

 

- Quel est votre état d’esprit à mi-mandat ?

- De poursuivre le programme initié en 2014 pour mener les projets jusqu’à leur terme. Il faudra aussi appréhender le changement au niveau de toutes les délégations supplémentaires que la loi donne aux communautés de communes, travailler en parfaite collaboration et en confiance avec les maires voisins, notamment sur la sécurité et le tourisme qui sont confiés à la Communauté de communes de la Vallée de l’Oise et des Trois forêts (*). Ce sont des enjeux importants pour les trois années à venir.

- Votre père demeure au Conseil municipal. Vous donnera-t-il des conseils ?

- Il a donné vingt-deux ans de sa vie à la ville et reste car il est très attaché aux Adamois. Maintenant, il a aussi d’autres projets, professionnels, et n’aura évidemment pas la même implication qu’auparavant dans la vie municipale. Il ne m’a pas demandé à siéger dans une commission particulière, donc il reste comme simple conseiller municipal.

- Aviez-vous pensé devenir maire lors de votre entrée au Conseil municipal il y a trois ans ?

- Non. J’ai grandi avec le sens du service et l’intérêt général, de par l’esprit familial, mais aussi de mes propres choix. J’ai embrassé une carrière d’avocat, je suis parti travailler pendant deux ans en Colombie dans des organisations humanitaires… Le maire Axel Poniatowski m’a proposé d’entrer au Conseil municipal en 2014. J’étais installé (depuis 2013) à L’Isle-Adam avec ma famille, mes enfants y sont scolarisés. Je n’avais pas d’idées préconçues du rôle d’adjoint (que lui avait confié, d’emblée, son père). Les choses se sont faites naturellement après qu’Axel Poniatowski ait annoncé que, face à la loi du non cumul des mandats, il renoncerait à son mandat de maire pour celui de député. Il a été battu aux législatives mais sa décision n’a pas changé. »

(*) Il regroupe les communes de L’Isle-Adam, Béthemont-la-Forêt, Chauvry, Mériel, Méry-sur-Oise, Nerville-la-Forêt, Parmain, Presles et Villiers-Adam.

 

Sébastien Poniatowski (de dos) et toute la salle se lèvent pour une standing ovation à Axel Poniatowski, au fond (photo J.-L. G.).