« On va tout envelopper dans une coque isolante »

« On va tout envelopper dans une coque isolante »

 

Réalisation majeure de la commune de Mours, la rénovation pour sa transition écologique du groupe scolaire Jacques-Prévert était au cœur des vœux de la municipalité le samedi 28 janvier.

Deux manifestations pour une matinée évènement, samedi 28 janvier, à Mours : La pose de la première pierre du groupe scolaire Jacques-Prévert et la cérémonie des vœux. Cette nouvelle école, c’est le chantier du siècle dans la commune. Un exemple vertueux de la transition écologique. C’est l’école de demain dès 2023 !

Les travaux ont débuté en octobre 2022. « Un mot d’ordre, il fallait être dans la reconstruction avec évidemment des solutions durables maximisées, a rappelé le maire Joël Bouchez. On va tout envelopper dans une coque isolante, essentiellement du bois et une isolation en laine de bois avec l’utilisation de l’énergie géothermique. La machine qui est derrière vous permet de forer à 200 mètres de profondeur, poursuivait-il à l’attention des nombreux invités. Actuellement, elle creuse le troisième. Il y en aura cinq. La fin des travaux sera pour le 31 juillet prochain, l’ouverture le 1er septembre ».

Les travaux de forage au groupe scolaire Jacques-Prévert (photo J.-L. G.).

 

Devant cet établissement « désossé », Marie-Christine Cavecchi, la présidente du Conseil départemental du Val-d’Oise, partenaire financier essentiel du projet, se montrait septique : « Quand on voit où on en est, on est un peu inquiets ». Le maire répond que les délais seront tenus, que les petits Moursiens y effectueront la prochaine rentrée. Il ajoutait : « J’admire les gens qui ont les pieds dans la boue et auxquels on demande toujours de faire le maximum ». C’était le cas pendant les fêtes de Noël où une entreprise a continué de travailler.

Plus tard, sous le chapiteau dressé en face de la Ferme des associations, la patronne du 95 insistait : « Cette future magnifique école va ouvrir le 1er septembre, j’ai bien entendu. Ce qui me rassure, c’est que tu n’as pas changé de ligne, disait-elle à l’édile. C’est un pari audacieux, tu es un précurseur. Il n’est pas nécessaire d’être une grande ville (Mours compte 1 655 habitants) pour avoir de l’ambition. Bravo ! » La sous-préfète Laetitia Cesari-Giordani renchérissait : « Vous voyez loin sur les transitions énergétiques, climatiques ».

De gauche à droite : Marie-Christine Cavecchi, présidente du Conseil départemental ; Jean-Baptiste Marly, conseiller régional ; Emilie Chandler, députée ; Laetitia Cesari-Giordani , sous-préfète ; Daniel Fargeot, président de l’Union des maires du Val-d’Oise (photo J.-L. G.).

 

« Ce n’est pas une affaire d’image, reprenait Joël Bouchez. C’est une affaire financière. Nous voulons être maître de nos coûts énergétiques. C’est la seule politique qui nous permettra de préserver nos services publics », insistait-il à propos de cet « immense et complexe projet » nécessitant la participaton de 23 entreprises dont 3 sociétés locales : Coprom (Mours), Tempère (Presles), E.D.LEC (Chambly).

Pour les deux phases (la salle polyvalente a été rénovée pour y établir l’école pendant les travaux et le bâtiment définitif), l’effort financier pour la Ville est de 6 millions d’euros HT : 5,14 Md’€ pour le groupe scolaire, 860 000 € pour les locaux provisoires. « Un surcoût de 19 % par rapport à l’enveloppe initiale, dont 200 000 pour les locaux provisoires et 780 000 pour le groupe scolaire, souligne le maire. Le surcoût des travaux est dû pour moitié aux travaux complémentaires après la fin de la phase d’étude et pour moitié à la détérioration des conditions économiques, donc à l’augmentation des marchés publics ».

Joël Bouchez accueille le sénateur Alain Richard, ancien ministre de la Défense, en costume malgré le froid (photo J.-L. G.).

 

Les subventions s’établissent à 3,183 Md’€, soit 53 % du coût hors taxes : 1,743 Md’€ de l’État, 1,140 Md’€ du Conseil départemental, 300 000 € de la Région. Pour financer cette réalisation majuscule, la commune a contracté deux prêts à long terme pour un montant total de 2,533 Md’€ avec un intérêt moyen de 1,665 %, sur 19 ans. Elle va vendre aussi des biens immobiliers inutilisés, une maison, un appartement, un local commercial. Et augmenter les impôts car, « que voulez-vous, à Mours, nous n’avons pas de pétrole (sauf bonne surprise lors d’une opération de forage). Nous prévoyons une augmentation de 8 % du taux de la taxe du foncier bâti. Depuis le 1er janvier, plus aucun habitant n’est soumis à la taxe d’habitation, soit une économie annuelle par foyer de près de 500 €. Je vous demande un effort bien inférieur dans l’intérêt commun », s’est adressé le maire à ses administrés en évoquant la gestion rigoureuse exercée par son équipe : « Le résultat budgétaire 2022 est très bon avec un excédent de 356 000 €, soit plus de 23 % des recettes ».

Joël Bouchez est allé au-delà de l’année dans l’évocation des projets. À l’horizon 2025 : La construction d’une salle sportive et culturelle à côté de la salle polyvalente d’une surface de 250 m2, avec des locaux de stockage et une scène de spectacle (subventionnée à 70 % par la Région et le Département), la réfection du toit en zinc de la Mairie, le remplacement du chauffage gaz de la mairie par une énergie renouvelable, l’isolation extérieure de la salle polyvalente et deuxième unité de production d’énergie photovoltaïque. D’ici 2026 : La suppression du gaz dans les bâtiments publics, la mise en service pour tous les bâtiments publics d’une énergie renouvelable ou neutre en carbone.

À Mours, on n’a pas attendu pour découvrir les vertus de la transition écologique. Il y a trente ans, les vestiaires du stade de football bénéficiaient de la géothermie.

Le public, sous un chapiteau, durant les discours (photo J.-L. G.).