Mours mérite le maillot jaune !

Mours mérite le maillot jaune !

 

Huit jours avant le départ de la « grande boucle », la Ville de Mours a organisé une soirée-conférence très réussie sur le Tour de France.

Le Tour de France prendra son envol de Bruxelles le samedi 6 juillet, cependant, à Mours, on a joué aux échappés en prenant huit jours d’avance. Dans la soirée du vendredi 28 juin, le Centre culturel Leemans (l’ancienne petite chapelle) était plein d’une trentaine de personnes pour écouter (religieusement) des sommités des médias de la « grande boucle ». Honneur au doyen des journalistes, Jacques Augendre, 94 ans, a presque l’âge du célèbre maillot jaune dont on commémore le centenaire cet été. Pour « L’Équipe », il suivit le premier de ses 55 Tours de France en 1949, il y a tout juste 70 ans. Rendez-vous compte, il a très bien connu dans les années 60 le « vieux gaulois », le surnom d’Eugène Christophe, premier porteur du maillot jaune en 1919, infortuné cycliste qui se transforma en forgeron en 1913 pour réparer lui-même sa fourche brisée dans le col du Tourmalet. « Le coureur le plus malchanceux de l’histoire du Tour de France avec Raymond Poulidor », précisait Jacques Augendre qui est un ami de « Poupou ». Son confrère Philippe Bouvet (35 Tours de France à son actif), ancien chef de la rubrique cyclisme à « L’Équipe », retraça l’évolution du Tour, ses champions, l’utilisation contre-productive au spectacle des oreillettes et des capteurs de puissance qui altèrent l’inspiration des athlètes. Si, avec le journal « L’Auto », la presse écrite a créé le Tour de France, en 1903, la radio l’a popularisé avant l’ère de la télévision. D’où la présence de Fabrice Rigobert, directeur-adjoint du service des sports de Radio France (France Inter, France Info), qui détailla la journée d’un radio-reporter à moto ou devant son poste de commentateur sur la ligne d’arrivée. Venu en (presque) voisin de Mériel, le docteur Gérard Guillaume évoqua ses 17 années passées dans l’équipe de la FDJ. C’est lui, le premier, au milieu des années 90, qui alerta l’opinion de l’utilisation dans le peloton d’un produit dont les trois lettres sont tristement passées dans le domaine public : EPO. « Le cyclisme a beaucoup triché, mais il a fait sa révolution, et même si on éradiquera jamais totalement le dopage, il est aujourd’hui le sport le plus propre », affirmait-il. Deux films sur le Tour de France ont montré les exploits des coureurs, les drames aussi. La soirée est vite passée, l’auditoire était ravi, les invités aussi de la réception chaleureuse de la municipalité, son maire Joël Bouchez (qui leur offrit la médaille de la ville), son adjoint Olivier Lesueur, à l’origine de cette manifestation, les élus et employés... À Mours, on cultive le sens de l’accueil.

Le public attentif au récit des journalistes et du docteur Gérard Guillaume, ancien médecin de l’équipe FDJ (photo M. B.).