Centenaire à Chambly, Pierre Peret a travaillé pendant 60 ans !

Résident de l’EHPAD Louise-Michel, à Chambly, Pierre Peret y a fêté ses 100 ans le jeudi 14 octobre. Dès l'âge de 7 ans, il a travaillé dans des fermes de l'Aubrac. 

Avec un r supplémentaire à son nom, Pierre Peret aurait pu être chanteur et célèbre. On n’ira pas jusqu’à dire que la vie du centenaire de l’EHPAD Louise-Michel, à Chambly, est un roman, mais il faut imaginer la vie d’un gamin en Aubrac dans les années 1920, affecté aux travaux de la ferme dès l’âge de 7 ans, gardant les vaches dans les champs de mai à octobre (de novembre à mars, c’était la neige), aidant à la traite. Dans les paysages époustouflants de l’Aubrac, où les rochers granitiques sont encerclés par la tourbe, il existe une lumière et des couleurs que l’on ne retrouvent pas ailleurs.

Mais la vie était si rude pour Pierre, né le 14 octobre 1921 à Escudières, sur la commune de Recoules d’Aubrac, en Lozère, et pour ses congénères, que nombre d’entre eux « montèrent » à Paris. Peu après leur mariage (ils auront 2 enfants, Gilberte et Jean-Paul, puis 3 petits-enfants et 4 arrières petits-enfants), en 1947, Marie-Thérèse et Pierre travaillent dans les cafés et, dans les années 1950, comme leurs voisins Auvergnats, ils achètent un café-charbon dans le 7^e arrondissement. Puis une affaire de bois, charbon, mazout à Saint-Denis avant leur expropriation en 1974 car la capitale poussent ses murs jusque dans sa banlieue. Sa carrière professionnelle prend un ultime virage lorsqu’il devient chauffeur-livreur dans une entreprise de peinture en bâtiment jusqu’à sa retraite à 67 ans. De 7 à 67 ans, 40 années de travail !

Ils ne retourneront pas la terre qui les a vu naître. En 1998, les Peret s’installent à Bornel. Pierre jardine. Habile de ses mains, il fabrique des paniers et des vide-poches en noisetier. Il lit son journal tous les jours, un excellent stimulant, la preuve aussi qu’il vit avec son temps, à ses 100 ans qu’il a fêtés le jeudi 14 octobre dans sa maison de retraite où il est entré seulement le 6 juillet 2020, à une époque où la pandémie nous laissa un bref répit.