À Chambly, le maire invite Apollinaire

À Chambly, le maire invite Apollinaire

 

La Picardie, Apollinaire, la jeunesse… Trois temps forts du discours de David Lazarus, maire de Chambly, lors des célébrations de l’anniversaire de l’Armistice de 1918, ce samedi 11 novembre.

 

LA PICARDIE RESSEMBLE

À LA SURFACE DE LA LUNE

Chambly est l’une des portes d’entrée de la Picardie. David Lazarus ne l’oublie pas en évoquant la région meurtrie par la Grande Guerre. « Il y a cent ans, durant l’année 1917, le front s’est enraciné plus encore dans notre région, en Picardie. Après la sanglante bataille de la Somme en 1916, c’est dans l’Aisne, à partir du printemps 1917, qu’un nouveau front, tout aussi meurtrier, va s’ouvrir, avec notamment la célèbre bataille du Chemin des dames. C’est ainsi que la Picardie va être marquée dans sa chair, martyrisée par des bombardements incessants, par une pluie de fer et de feu, qui vont rayer de la carte des villages entiers, transformer nos verts pâturages et riches terres agricoles en des paysages de désolation, semblables à la surface de la lune. Un martyr dont les paysages picards conservent encore de nombreuses traces 100 ans après. La Somme en 1916, l’Aisne en 1917, puis l’Oise en 1918 où Noyon et sa région vont être à leur tour dévastées, sacrifiées et détruites à plus de 80 %. »

 

Les portes-drapeaux des associations d'anciens combattants (photo J.-L G.).

 

« IL EST GRAND TEMPS DE

RALLUMER LES ÉTOILES »

« Souvenons-nous du poète Guillaume Apollinaire qui sut si bien décrire cet état de stupeur, avant d’être emporté à son tour, deux jours avant l’armistice du 11 novembre 1918, par la grippe espagnole, rappelle le maire de Chambly. Le poète qui écrivait durant l’année 1917, il y a cents ans : ‘’O ma jeunesse abandonnée comme une guirlande fanée, voici que s’en vient la saison des regrets et de la raison’’. La stupeur mais aussi l’espoir de s’en sortir, de pouvoir vivre encore après l’horreur. C’est toujours Apollinaire qui écrivait en 1917 : ‘’Il est grand temps de rallumer les étoiles’’. »

 

De gauche à droite : L'ancien député Michel Françaix et son successeur Pascal Bois, Patrice Andrevon et Noël Muller, deux vétérans de la guerre du Golfe (photo J.-L. G.).

 

L’IMPLICATION DES

JEUNES CAMBLYSIENS 

La fin de son allocution approche. « Je souhaite, pour terminer, me tourner les vers les plus jeunes, notamment les enfants du Conseil communal, les jeunes citoyens de Chambly et les Cadets des pompiers présents nombreux ce matin, se réjouit le maire, qui a apprécié cette « Marseillaise » chantée par les enfants. Commémorer l’Armistice de la Grande guerre n’est pas un acteur mineur. Il faut connaître son histoire, mais il est encore plus important de pouvoir s’en souvenir à chaque instant pour que de telles horreurs ne se reproduisent pas. Il est une phrase qui dit : « Il faut savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est, car en sachant qui l’on est, on sait ainsi où l’on va. » C’est cela le sens de notre commémoration, à laquelle vous êtes conviés car vous y avez toute votre place. Votre présence me fait chaud au cœur et me rappelle que l’espérance dans un monde meilleur est le plus beau des espoirs. Merci à vous, jeunes Camblysiens ! »

Les jeunes du Conseil communal ont chanté l'hymne national (photo J.-L. G.).