La grande association ermontoise est désormais présente à Persan pour lutter contre l’illettrisme et… l’illectronisme.
A l’origine, une rencontre entre deux femmes. Cécile Carré, maire-adjointe déléguée aux affaires culturelles et aux ressources humaines à Persan, et cadre à Pôle emploi à Ermont, et Audrey Colnat, directrice de l’association ermontoise CLÉ qui signifie compter, lire, écrire. « On a sympathisé à Ermont, Cécile m’a dit qu’il y avait un besoin à Persan », raconte Audrey Colnat. Ainsi est née l’antenne persanaise de CLÉ, installée aux anciens Bains-douches municipaux (près de la salle Marcel-Cachin). Elle s’appuie sur une solide « maison mère » (3 salariés, 120 formateurs bénévoles) créée en 1997, dont le leitmotiv est « agir ensemble contre l’illettrisme », en empruntant un parcours de réapprentissage des savoirs de base.
Les deux femmes ont commencé la promotion de la nouvelle association le 15 septembre dernier, lors de la manifestation « Faites la nature ». Ce jour-là, CLÉ récupérait des stylos usagers sur le parvis de la mairie (une opération étendue mais aux écoles), avec, pour chaque exemplaire, un centime donné par une société de recyclage. « Le stylo est un lien avec notre activité, explique Audrey Colnat, qui a noué les premiers contacts. Trois bénévoles se sont manifestés pour nous aider. Ils reçoivent une formation et on leur demande de consacrer à l’association deux à trois demi-journée par mois, pendant un an. On ‘’lâche’’ la personne dès qu’elle atteint son objectif. C’est elle qui le détermine : ‘’Je veux suivre la scolarité de mon enfant’’ ; ‘’Je veux lui lire des passages d’un livre’’ ; ‘’J’ai besoin d’écrire un mot à la maitresse’’. » Dans ces formations vient d’entrer un néologisme, l’illectronisme qui touche des personnes incapables d’accéder aux ressources d’Internet, un handicap supplémentaire...
En France, plus de 7 % de la population adulte (18 à 65 ans) est touchée par l’illettrisme, selon une enquête datant de 2011. Et 50 % de ces personnes occupent un emploi. Quant aux jeunes, 30 % des élèves sortant de 3e sont touchés par ce phénomène. « Récemment, témoigne la directrice de CLÉ, quelqu’un m’a dit : ‘’Si je pouvais apprendre toute ma vie, cela me ferait du bien’’ ».
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