Un film sur Persan, au cœur du quartier du Village

Un film sur Persan, au cœur du quartier du Village

 

« 50 ans à Persan » a été diffusé pour la première fois le jeudi 14 décembre, salle Marcel-Cachin. Le film est rythmé par des témoignages des habitants du Village.

 

Ce film « 50 ans à Persan » devrait être prochainement diffusé sur le compte Facebook de la Ville afin d’être visible par le plus grand nombre possible de Persanais. Célébrant le cinquantième anniversaire du Village, le quartier le plus important de la commune, il a été présenté à ses contributeurs, en avant-première le jeudi 14 décembre, à la salle Marcel-Cachin, à Persan. Sa réalisation a été confiée à Karim Djelouah, qui écrit pour le cinéma et la télévision. Pendant une vingtaine de minutes, on emboîte le pas de Thomas, improvisé « Persanais d’adoption », veste bleue, chapeau blanc, qui va à la rencontre des habitants, les plus jeunes, comme les plus anciens.

Le maire Alain Kasse (Dvd) introduit ce court-métrage où des photos noir et blanc se superposent aux images tournées entre mai et juillet, au démarrage de « Fiesta Village », l’incontournable fête de l’été.

Une résidente du bâtiment 8, qui vit avec sa mère, se souvient du temps où elle défilait avec ses copines majorettes. « Pour le (bâtiment) 14, on disait ‘’le ghetto’’ », raconte-t-elle. Après une opération de démolition et de réhabilitation, « c’est plus ouvert, plus aéré », souligne-t-elle. On aperçoit Michel Guilletat, l’ancien poissonnier et président du club de foot. Il a 81 ans, évoque la pâture qui a précédé la construction du Village, les vaches, le cirque qui s’y installait et attirait tous les gamins. Un souvenir d’enfant douloureux aussi pendant la Seconde guerre mondiale, le souffle d’une bombe, rue Gaston-Vermeire. 

 

Dans la salle Marcel-Cachin, préparée pour Noël, on apçerçoit à l'écran Thomas interviewant le boucher du marché (photo J.-L. G.).

 

Karim Azzouzi est un enfant du Village. « On faisait des petits matches de foot près de la ‘’maison blanche’’ à côté de l’école », sourit-il. Pour lui, le quartier tient en deux mots : convivialité et solidarité.

Thomas, notre guide, demande aux enfants de l’école ce qu’ils aimeraient à Persan après avoir aidé « un bon génie à sortir de sa lampe »« La Tour Eiffel », s’enflamme l’un d’entre eux. « Une piscine », suggère un second. Ni l’un ni l’autre : la piscine intercommunale (dont Persan dépend) est à Beaumont. En revanche, ils goûtent aux salades, semées par leurs soins, du « potager partagé », ainsi que le désignent ses jardiniers.

Arnaud Bazin a lui aussi semé, il y a une vingtaine d’années, puis récolté. « J’étais un jeune vétérinaire quand je suis arrivé à Persan en 1985 pour diriger une clinique. Dix ans plus tard, j’étais candidat naturellement à la Mairie et j’ai été élu. » L’élu (LR), devenu président du Conseil départemental et désormais sénateur, a modifié profondément le visage du Centre-Ville et contribué à une plus grande ouverture du Village sur la commune. « Nous avons montré aux habitants qu’ils n’étaient pas les oubliés de Persan », résume-t-il. Arnaud Bazin a encore des frissons lorsqu’il évoque la visite de Simone Veil à Persan, en 2004, trente ans après sa loi sur l’avortement. « Mon souvenir le plus émouvant, l’accueil des femmes, la chaleur de la population… »

Keyfo Iscan (46 ans) plaît par son authenticité, son témoigne sans détours. « On est là pour vous, grâce à vous », dit-il avec humilité à propos de son établissement situé depuis sept ans près du marché qui propose petite restauration, service de traiteur en produits orientaux. « Je suis Kurde de Turquie, on fait le pain à notre façon, des petites pizzas », nous dit-il après la diffusion. On passe les « bonus » dans lesquels s’exprime un groupe de jeunes. Ils auraient mérité d’être dans le film, mais il a fallu faire des coupes. Ils laissent une trace, c’est cela le plus important.

 

Après la diffusion du film, les habitants du Village se retrouvent autour d’un buffet convivial (photo J.-L. G.).