Sébastien Lombard mène l’une des deux listes de gauche qui défieront le maire Alain Kasse, lors des élections municipales, les 15 et 22 mars.
Rendez-vous est pris avec Sébastien Lombard, numéro 1 de la liste « Il est temps pour Persan », au café de la gare. Surprise, ils sont 10, un tiers de l’équipe ! L’ambiance est joyeuse, la camaraderie évidente. « On commence à connaitre les cafés de Persan, dit une jeune femme. Après la distribution des tracts, on s’y retrouve parfois pour un bon moment de convivialité. » Sa voisine ajoute : « On s’investit autant qu’on le peut, on mène une campagne de terrain, on a un bon retour de la population. »
« Durant ce dernier mandat, nous sommes restés au cœur de la population, on fait en sorte d’avoir une continuité, je pense que les gens le ressentent », souligne Michelle Rinaldelli, tête de la liste socialiste lors des précédentes élections municipales, en 2014, connue pour son sérieux et son ancrage à Persan, qui a transmis le leadership à son cadet (37 ans) Sébastien Lombard pour les prochaines échéances électorales des 15 et 22 mars. Les conseillers d’opposition, Nicole Chicot et Daniel Marante, poursuivent aussi leur route commune. La plupart des autres candidats sont des néophytes de la politique. Un défi de taille les attend : renverser l’actuelle majorité municipale représentée par son maire Alain Kasse et toujours incarnée par Arnaud Bazin (qui présente, chaque année, ses vœux aux Persanais lors de la cérémonie organisée par la Ville), le « dinosaure » local. D’où ce titre au recto d’un tract de l’une des deux listes de gauche (la seconde, présentée par les Insoumis, est conduite par Leila Saïb): « 1995-2020, le même système depuis 25 ans. »
« Il y a confusion dans la tête de la population. Arnaud Bazin a toute sa place comme sénateur (depuis 2016), mais Persan c’est le passé, or il est très présent en sous-marin, insiste Michelle Rinaldelli. « Pour l’hôpital de Beaumont, il n’a pas eu d’impact sur l’Agence régionale de santé. La zone d’activité du Chemin herbu est un échec. C’est un projet du 20e siècle pas du 21e, et Chambly a pris les devants (avec son pôle de loisirs et de commerce qui complète depuis presque deux ans l’offre de la Zac des Portes de l’Oise), estime Sébastien Lombard. On a besoin d’alternance pour faire respirer la ville. Il y a des pratiques à faire évoluer, dans certains quartiers les gens ont le sentiment d’être traités avec mépris, ils n’ont pas de réponses à leurs questions. » « Qu’est-ce qu’à fait la municipalité depuis six ans ? interroge Michelle Rinaldelli. En faisant du porte à porte, on a vu des choses (dans les appartements), de vilaines choses. Certes, c’est d’abord l’affaire du bailleur social, mais la mairie ne peut pas être absente non plus. » Sébastien Lombard pointe « plein de zones abandonnées, des services publiques en carence – je pense à la petite enfance –, un manque de propreté… Dans l’écologie, il reste beaucoup à faire, la transition écologique, l’éclairage, l’éducation de la population aussi. »
Les membres de « Il est temps pour Persan » dévoileront leur programme à la fin du mois de février. Pour l’instant, tous les camps jouent à cache-cache des deux côtés. « On a commencé en septembre un travail de terrain, raconte Michelle Rinaldelli, on a pris le temps de rencontrer les Persanais. Et, bien sûr, on a essayé de rencontrer les nouveaux habitants pour leur demander ce qu’ils veulent voir émerger. Leurs idées intègrent tout à fait notre programme. »
Projet qu’ils détailleront prochainement, un centre de santé dont les médecins seront salariés de la Ville, l’application du tiers-payant dans une commune où le niveau de vie de la population reste bas. « Persan est un désert médical, créons une oasis », image Sébastien Lombard qui envisage aussi, s’il est élu, de proposer aux maires du Haut Val-d’Oise d’ouvrir la gratuité du car, le week-end, sur le territoire de la communauté de communes.
