De quoi est mort Emmanuel, il y a quatre ans, à l’usine CEFIVAL de Persan ?

De quoi est mort Emmanuel, il y a quatre ans, à l’usine CEFIVAL de Persan ?

 

La justice poursuit le directeur de l’usine et la société CEFIVAL, à Persan, quatre ans après la mort inexpliquée d’un ouvrier de 34 ans devant sa presse hydraulique.

Quatre ans et demi après le décès d’un ouvrier de 34 ans, Emmanuel, sur le site de CEFIVAL, à Persan, le procureur du tribunal correctionnel de Pontoise a requis 10 mois de prison avec sursis et 3 000 euros d'amende pour le directeur de l’usine, 15 000 euros d'amende pour la personne morale. Selon lui, les prévenus « s'illustrent par leur volonté de se dérober à leur responsabilité pénale ». Il estime qu’il existe « une faute caractérisée qui a nécessairement conduit au décès ». Ce jeune homme est mort près de sa presse hydraulique, dans la nuit du 3 au 4 août 2016. Son corps avait été découvert par ses collègues à 5 heures du matin. L’autopsie avait révélé que sa rate avait explosé sous la violence d’un choc qui n’a pas pu être déterminé.

« Le Parisien » rapporte une conversation de l’ouvrier à sa compagne : « Je suis tout seul dans l'atelier. Il peut m'arriver n'importe quoi, personne ne verra rien… » La presse sur laquelle il travaillait, façonne des barres en titane pour l’aéronautique, et pèse entre 60 et 100 kilos. D’après son frère, elle était « mal entretenue » et pouvait donner lieu à de possibles jets de cales. Présent à l’audience, le journaliste du « Parisien », a noté les déclarations du directeur de l’usine : « On ne peut pas avoir des dommages pareils. Il y avait des risques de pincement de doigt, alors nous avons fait des investissements sur la machine. »

Selon la direction, les blessures qui ont entraîné le décès proviennent d’une mauvaise chute à moto-cross avant de venir travailler, une hypothèse reprise par un médecin légiste privé qu’elle a consulté. Mais selon l'ami qui accompagnait toujours la victime à moto, la dernière sortie remontait à 10 jours et il ne serait pas tombé. « On ne sait pas ce qui a provoqué la mort et c'est le drame de cette famille qui a des questionnements épouvantables, a insisté l'avocat de la partie civile. Ce que nous savons avec certitude, c'est que l'entreprise n'a pas mis en œuvre les mesures de protection. Il y a mise en danger de la vie d'autrui. »

Le tribunal rendra sa décision le 18 janvier 2021.