« La virulence du virus devrait s'éteindre d'elle-même »

« La virulence du virus devrait s'éteindre d'elle-même »

 

Le médecin mériellois Gérard Guillaume commente les déclarations explosives du professeur Luc Montagnier, ancien Prix Nobel de médecine, dont il est proche. Selon ce dernier, le coronavirus, associé à des fragments du HIV, serait sorti accidentellement d'un labo chinois.

Coup de tonnerre ce vendredi 17 avril, sur CNEWS. Au lendemain d’une interview sur le site « Pourquoi docteur ? », le professeur Luc Montagnier a affirmé sur la chaîne d’informations que la pandémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 120 000 morts dans le monde, serait un virus manipulé par l'Homme. Selon l’ancien Prix Nobel de médecine, découvreur du virus du HIV, il serait sorti par accident d’un laboratoire chinois de Wuhan (épicentre de l’épidémie) qui travaillait à la recherche d’un vaccin contre le SIDA. Quelques heures auparavant, le président de la République soulignait, dans le « Financial times » que « manifestement des choses se sont passées » que l’on ignore dans la gestion de la crise sanitaire par la Chine. Emmanuel Macron évoquait-il uniquement le bilan des décès étrangement revu sensiblement à la hausse par Pékin ?  

Le docteur mériellois Gérard Guillaume est un proche du Pr. Montagnier. Ce rhumatologue, qui a un cabinet à Paris, préside un groupe de recherche clinique organisé autour de Luc Montagnier. Spécialiste des médecines alternatives, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de médecine chinoise.

« Le virus sort d’un labo de Wuhan, pas d’un marché comme on l’a dit, et on sait que dans le génome du coronavirus il y a des fragments du virus du HIV qui ont été incorporés dans le but de créer un vaccin contre le SIDA, nous a-t-il affirmé à son tour. La dangerosité du virus tient à ces petits fragments du HIV. Comme il s’agit d’une manipulation artificielle et que ces deux virus sont très éloignés l’un de l’autre, le coronavirus élimine petit à petit les fragments de HIV, ce qui laisserait penser que la virulence du virus va s’éteindre d’elle-même. » Il ajoute : « J’ai demandé au Pr. Montagnier de s’exprimer, de diffuser ses informations à très large échelle. Dans d’autres groupes scientifiques, elles commencent aussi à sortir. » Le principal laboratoire de Huwan bénéficie de fonds américains et français. D’ailleurs, il a été inauguré en présence du Premier ministre de l’époque, Bernard Cazeneuve. Un autre labo, situé près du marché de Wuhan, est beaucoup moins sécurisé.

Alors que les procès en « irresponsabilité » sont fréquents (déclarations du Gouvernement, des préfets, des maires, des personnalités publiques…) pour fustiger les comportements contraires au confinement généralisé, et que les appels à rester chez soi sont quotidiens dans la communauté médicale, Gérard Guillaume milite pour un confinement sélectif après une détection massive de la population.

Au niveau local, le médecin est sorti de sa réserve la semaine dernière en adressant, au préfet du Val-d’Oise et au député de sa circonscription, une lettre ouverte dans laquelle il estime que « la manière dont les autorités gèrent la crise sanitaire et non une guerre, est indigne d’un pays qui se prétend 6e puissance mondiale. Nous sommes plus proches d’une gestion du 19e siècle que celle d’une ère moderne. Nous gérons la crise comme un pays sous- développé que nous sommes devenus : pas de tests, pas de médicaments, pas de masques. » Selon le Mériellois, « le confinement de la population est une mesure ridicule, catastrophique pour l’économie de notre pays, sans aucune réelle efficacité médicale. La seule stratégie qui fasse sens est de dépister massivement, puis confiner les positifs et/ou les traiter, tout comme les cas à risques. »

 

LE DISCOURS DE BERNARD CAZENEUVE, PREMIER MINISTRE, À LA CÉRÉMONIE D’ACCRÉDITATION DU LABORATOIRE DE HAUTE SÉCURITÉ BIOLOGIQUE P4 DE WUHAN, LE 23 FÉVRIER 2017

« La France est fière et heureuse d’avoir contribué à la construction du premier laboratoire de haute sécurité biologique P4 en Chine. Conçu par des experts français, puis mis en chantier à Wuhan en 2011, cet outil de pointe constitue un élément central de la réalisation de l’accord intergouvernemental de 2004 sur la coopération franco-chinoise en matière de prévention et de lutte contre les maladies infectieuses émergentes.

« De même que le nouveau laboratoire P4-Inserm de Lyon, conçu par les mêmes sociétés françaises, celui où nous nous trouvons est un modèle de technologie au plus haut niveau mondial. Parfaitement maitrisées par nos entreprises d’ingénierie et nos équipementiers, ces technologies de laboratoire constituent un atout majeur pour garantir la sécurité des populations tout en développant une capacité nationale de gestion du risque biologique.

« Depuis la pandémie de SRAS qui en 2003 a coûté la vie à des centaines de personnes, principalement en Asie, nous avons pu mesurer la gravité des risques et l’importance d’une coopération internationale renforcée dans ces domaines. Car le dérèglement climatique, la mondialisation des échanges, l’accroissement de la mobilité des personnes, des espèces animales et des denrées alimentaires ne connaissent pas de frontières. La France et le monde ont été confrontés, au cours des dernières années, à des crises sanitaires majeures, qui représentent un défi grandissant pour la communauté internationale. Je pense bien sûr aux épidémies de Chikungunya, de Zika et de fièvre hémorragique Ebola.

« Parce que les crises sanitaires portent avec elles des risques considérables de déstabilisation économique, sociale et politique, nous devons agir au niveau international en nous dotant d’une gouvernance solide. Soucieuse au plus haut point de la sécurité sanitaire mondiale, la France a compris la nécessité de renforcer les moyens de la recherche au plus près des lieux d’émergence des épidémies. C’est pourquoi elle a joint ses forces à celles de la Chine pour créer à Wuhan un laboratoire P4.

« Renforcer la gouvernance internationale en matière de sécurité sanitaire, c’est encore l’objectif que vise notre pays en apportant à l’Organisation mondiale de la santé un appui sans faille. Permettez-moi de rendre ici hommage à Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, pour son action à la tête de cette organisation stratégique : son successeur aura à poursuivre les réformes engagées pour lui permettre d’assumer son rôle de pilier de l’organisation sanitaire mondiale.

« Mesdames, Messieurs,

ce laboratoire que nous avons bâti ensemble sera un fer de lance de notre lutte contre les maladies émergentes. Il accroîtra considérablement la capacité de la Chine à conduire des recherches de pointe et à réagir efficacement à l’apparition de maladies infectieuses qui menacent les populations de l’ensemble du globe.

« La France sera aux côtés de la Chine pour répondre à ces menaces, conformément aux engagements scellés par l’accord de 2004 et son avenant de 2006. L’Inserm et l’Académie des sciences de Chine ont en outre signé en juin 2016 un mémorandum d’entente prévoyant que des programmes conjoints associent les laboratoires P4 de Lyon et de Wuhan.

« Cette coopération repose également sur l’accord signé en 2014 entre l’Inserm, l’Institut Pasteur, la Fondation Mérieux et le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies, ainsi que sur les rapprochements entre l’Institut Pasteur en France, l’Institut Pasteur de Shanghai, la Fondation Mérieux et l’Institut de virologie de Wuhan.

« Afin de soutenir cette dynamique de coopération, l’État français mettra à disposition un budget d’un million d’euros par an sur cinq ans. J’ai demandé au président de l’Inserm, en sa qualité de président de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, de travailler rapidement à l’élaboration avec la Chine d’un programme de coopération autour du P4 de Wuhan, dont les détails pourront être discutés au printemps lors de la prochaine réunion du comité de pilotage de l’accord de 2004.

« La France mettra en outre à la disposition de la Chine son expertise technique pour soutenir l’amélioration continue de la qualité et de la sécurité du laboratoire. Cette assurance qualité devrait permettre au laboratoire de Wuhan d’intégrer à terme le dispositif global d’alerte et de réponse aux crises sanitaires de l’OMS, ce qui constituera une contribution essentielle de nos deux pays au renforcement des politiques de santé publique en Asie et dans le monde.

« L’action de l’Institut Pasteur, enfin, est essentielle : il participe ainsi, dans le cadre de sa stratégie internationale, à la mise en place de partenariats par le réseau des Instituts Pasteur en Asie et en Afrique. La France est riche d‘une longue tradition d’excellence scientifique et technologique. Fréquemment récompensée par la médaille Fields, elle est l’un des cinq pays ayant obtenu le plus grand nombre de prix Nobel, dont celui de chimie, attribué à Jean-Pierre Sauvage en 2016.

« Paris vient en outre d’accéder à la seconde place du classement des villes les plus innovantes d’Europe et talonne désormais Londres. En avril prochain, le plus grand incubateur du monde, la Station F, pouvant abriter jusqu’à 1000 start-up, ouvrira ses portes à Paris. Les levées de fonds de nos start-ups ont augmenté de 22 % en 2016, pour atteindre 2,7 milliards d’euros.

« La France et la Chine travaillent ensemble dans de nombreux autres domaines scientifiques, comme la recherche spatiale où elles coopèrent pour la conception et le lancement de deux satellites d’observation, le premier destiné à l’astronomie, le second à l’étude environnementale. L’assemblage de celui-ci aura lieu à Xi’An et à Pékin avec l’aide d’équipes du Centre national d'études spatiales et de partenaires français établis en Chine.

« Dans le domaine de l’environnement, encore, l’Unité mixte internationale du CNRS à Shanghai représente un partenariat essentiel pour la mise au point de procédés chimiques permettant de limiter la dépendance aux énergies fossiles. Ces projets montrent toute l’importance du dialogue étroit qu’ont su développer Pékin et Paris, dialogue sans lequel l’accord ambitieux obtenu lors de la COP 21 n’aurait pas été possible.

« En saluant aujourd’hui l’accréditation du laboratoire P4 de Wuhan, c’est l’ensemble de la coopération scientifique franco-chinoise que nous souhaitons célébrer. Loin de se limiter à Pékin et à Shanghai, elle embrasse désormais toute la Chine. Elle apporte à la recherche fondamentale un soutien décisif et la met au service de la prévention de risques qui nous menacent tous. Nos accords de coopération sur la sécurité sanitaire, signés à Paris en juillet dernier, y apporteront eux aussi une contribution majeure.

« Permettez-moi enfin d’adresser mes félicitations à tous les acteurs engagés dans la coopération franco-chinoise qui ont permis la réalisation de ce projet essentiel. »