« Viva la vida »

« Viva la vida »

 

Martine Legrand, le maire de Nointel, a souligné la nécessité du bénévolat dans les petites communes comme la sienne, lors de la cérémonie des vœux. Récit d'une soirée conviviale.

 

Nointel est un village. Et dans les villages, tout le monde se connaît. Alors (presque) tout le monde s’embrasse dans la petite salle des fêtes parquetée à l’ancienne en cette soirée du samedi 21 janvier. Les invités sont là, représentants des sapeurs-pompiers et de la gendarmerie en tête – à l’école, on apprend aux secours et aux militaires le respect des horaires. En rangs serrés, sur la scène, les musiciens s’échauffent, procèdent aux derniers réglages. « Les lacs du Connemara » pour démarrer. Venue en fidèle voisine, l’Harmonie municipale de Beaumont enchaîne avec « Viva la vida » et son rythme entraînant, « Hey Jude », « Le poinçonneur des Lilas ». Alain Richard est attendu. Martine Legrand, le maire, retarde son discours jusqu’à l’arrivée de l’ancien ministre de la Défense. On a passé le mot à Dominique Pyck, l’emblématique chef d’orchestre beaumontois : jouez, jouez… Il convoque Bécaud avec « Et maintenant ». Des murmures interrogatifs dans la salle : « Il est arrivé, Monsieur Richard ? » Le maire monte les trois marches de l’estrade. « Bienvenue à Nointel ! Monsieur Houillon, député, viendra peut-être. Monsieur Poniatowski, député, s’excuse. Monsieur Richard, sénateur, est en retard, il a d’autres obligations. Monsieur Bazin, président du Conseil départemental, s’excuse… » Elle salue les élus du Haut Val-d’Oise, les corps constitués, madame le percepteur, monsieur l’inspecteur d’Académie...

 

« Jouez, jouez… » (photo J.-L. G.).

 

Entre-temps, Alain Richard fait son apparition. Philippe Houillon, lui aussi ; il vient de Mongeroult, à 35 kilomètres de là. Nos deux assemblées sont représentées à Nointel. Martine Legrand chausse ses lunettes. Ses premiers mots vont aux maires des communes de Beaumont, Persan, Champagne, Bruyères, théâtres de violences en 2016. « Les Nointellois savent reconnaître le bruit des tirs de mortiers », dit-elle en fixant l’assistance. Et d’ajouter avec gravité : « Moi, les tirs de mortiers, je ne savais pas ce que c’était. » Puis sur un ton amical, elle remercie ses collègues du Conseil municipal. Elle dit souvent merci car dans une commune au« petit » budget avoisinant 1 million d’€, le bénévolat est une vertu cardinale (sans l’adjoint aux fêtes, plus de fêtes !). « Nous n’avons pas prévu d’augmenter les taux d’imposition. » La précision n’est pas superflue. La fin de l’année 2016 a été animée. La chaudière de l’école a lâché. Par chance, si l’on peut dire, c’était juste avant les vacances de Noël. Martine Legrand soupire. Dans un village, on est plus proche de ses administrés qu’ailleurs, on connaît le prénom de leurs enfants, on veille à leur confort. Et aussi aux anciens. « Nous construirons un colombarium au cimetière. Une commune de 816 habitants n’est pas obligée de le faire, mais les demandes des habitants sont nombreuses. »

 

La petite salle des fêtes était comble (photo J.-L. G.).

 

Entre l’achat d'un deuxième tracteur, l'élagage des arbres et le démontage de la cuve à fuel de l’ancienne chaudière, elle emboîte le pas des projets de ses grandes sœurs, Beaumont, Persan. Un système de vidéo-protection s’affichera fin 2017 aux carrefours de son « village tranquille où il fait bon vivre. » Discours des vœux terminé, elle nous confie : « Et justement, comme c’est un petit village tranquille, certains font tranquillement leur petit trafic. Il y a aussi les cambriolages. » Ou encore l’incivilité de certaines entreprises qui se débarrassent de leurs déchets (« cela nous coûte entre 500 et 600 € ») sur le chemin qui conduit à la départementale reliant Beaumont à Presles. En cas de nouvelles infractions, les plaques minéralogiques des véhicules n’échapperont pas à l’œil des caméras. « Il y aura entre cinq et sept caméras, souligne Martine Legrand. Ce dispositif constituera un maillage supplémentaire dans la communauté de communes qui servira aux enquêtes des gendarmes. Nous avons opté pour la même société qui installera des caméras à Beaumont, le traitement des images s’effectuera là-bas. » Elle jette un regard périphérique parmi ses hôtes : « Il faut que j’aille saluer Alain Richard et Philippe Houillon ».

  

Philippe Houillon, le député (LR), ne perd pas son sourire malgré ses longues journées (photo J.-L. G.).

 

LE MARATHON DE PHILIPPE HOUILLON

Maire de Pontoise, Philippe Houillon est depuis presque vingt-quatre ans le député de la 1e circonscription. « Ma circonscription est grande, elle s'étend de la Roche-Guyon à Bruyères-sur-Oise. Chaque année, je fais entre quarante et quarante-cinq cérémonies de vœux. Cette fois, ils sont concentrés sur trois week-end, alors j’en ferai moins : vingt-huit au total. Il y en a parfois cinq à la même heure. Impossible d’être partout ! Samedi matin, j’étais à Vigny. Le maire de Bruyères, Alain Garbe, a longtemps attendu, c’était très sympa de sa part mais, après Vigny, il y avait la réception des pompiers à Marines. Avant de venir à Nointel, j’étais à Montgeroult. »