Le projet d’une prison à Bernes lance la campagne électorale

Le projet d’une prison à Bernes lance la campagne électorale

 

La campagne pour les élections départementales est à peine lancée, et voilà que le projet d’une prison à Bernes fait réagir les candidats.

L’annonce par le Premier ministre Jean Castex, vendredi 7 mai, de la construction d’une prison à Bernes a provoqué une onde de choc chez les élus et les habitants. Elle s’est étendue aux villes voisines et à deux des camps adverses aux prochaines élections départementales (20 et 27 juin) ont réagi rapidement à cette information. « Nous dénonçons vigoureusement ce choix de l’État imposé aux collectivités locales, sans concertation ni études préalables, soulignent la Persanaise Sabrina Ecard et l’Adamois Morgan Touboul, candidats LR, UDI, UVO. Ce procédé brutal suscite d’ores et déjà beaucoup d’inquiétudes, qui auraient pu être largement tempérées par un débat transparent sur le sujet. L’implantation d’une maison d’arrêt est un coup dur porté à l’image de la commune et du territoire. »

Réaction identique, à gauche (lui et Claudine Muller sont soutenus par le PS, Génération écologie, Les écolos solidaires) chez Jean-Michel Aparicio, maire de Beaumont, vice-président de la Communauté de communes du haut Val-d’Oise (CCHVO) dans laquelle se trouve la commune de Bernes. « Je dénonce avec force le manque de concertation et d'information sur un sujet aussi important qui, si il voit le jour, modifiera en profondeur la structuration et l'image sur laquelle nous travaillons pour notre communauté. » Jean-Michel Aparicio reproche à l’État d’user d’une « méthode autoritaire » et s’insurge : « Les élus locaux, représentant des populations ne peuvent être ainsi méprisés ! On ferme des services de notre hôpital et on ouvre une prison, où sont les priorités ? De nombreuses questions se posent et l’État par la voix du Préfet doit nous apporter les réponses appropriées. La première et la plus essentielle est celle de la sécurité pour la population. Il s'agit tout de même d'une prison de 750 détenus qui seront visités par leurs familles, leurs amis ! »

Le terrain (17 hectares) sur le site de l’AFPA (Agence pour la formation professionnelle des adultes) appartenant à l’Etat, y compris la route d’environ 2 kilomètres dite du Chemin de Crouy, qui y mène, les candidats semblent admettre qu’il sera extrêmement difficile de contrer ce projet. « Nous sommes malgré tout conscients que ce projet, indispensable à la bonne marche de la Justice et à la juste application des peines, ne va générer aucune nuisance réelle pour les Bernois, que ce soit en termes de délinquance, circulation routière, artificialisation d’espaces naturels et agricoles ou pollution visuelle, notamment du fait de son emplacement très éloigné (à 2,5 km) du centre-ville de Bernes », explique-t-on dans le camp Ecard-Touboul.

« Si ce malheureux projet devait voir le jour contre la volonté des populations, quelles seraient les compensations qui seraient apportées, d'abord à la ville de Bernes et ensuite à l'ensemble des communes du Haut Val-d'Oise ? » interroge le maire de Beaumont qui va se rapprocher de son homologue bernois Olivier Anty. « En concertation » Avec ce dernier et Catherine Borgne, présidente de la CCHVO, la Droite indique demander au préfet que soient engagées rapidement des discussions portant sur plusieurs points dont le premier est « le maintien et le renforcement des forces de l’ordre au service de la sécurité de nos populations en moyens humains et matériels, indépendamment de ceux nécessaires à la sécurisation du site ». Elle invite aussi à la réflexion sur l’évolution de la commune de Bernes dont la population gonflerait sensiblement avec la création de 750 emplois, c’est-à-dire la nécessité de réaliser, notamment, des logements et des équipements scolaires.