Les Moursiens peuvent être fiers de leur chapelle

Les Moursiens peuvent être fiers de leur chapelle

 

Un siècle et demi après sa construction, la chapelle de Mours a été totalement restaurée et transformée en centre culturel. Son inauguration, samedi 15 septembre, n’a pas été sans émotions.

C’est un évènement que les Moursiens ont vécu le samedi 15 septembre, réunis autour de « leur » chapelle (enfin) totalement restaurée après bien des vicissitudes, transformée en centre culturel au nom du couple Leemans, grand propriétaire terrien, bienfaiteur de la commune. Oui, il y avait une ambiance de fête, un mélange de joie et de fierté devant la renaissance de cet édifice de 1865. « De l’intérieur d’origine, peu de choses subsistent. Qu’elle n’a pas été notre surprise, lors du nettoyage des murs de voir apparaître une deuxième voute de porte et l’arcature d’une deuxième rosace, rapportait le maire de Mours, Joël Bouchez. Le parti pris architectural a été de ne pas faire de pastiche. L’idée était de restaurer ce qui était possible, souligner la construction (pierre et plâtre, fresques) et traiter l’ensemble avec des matériaux modernes. Le chauffage est écologique, par le sol, en géothermie horizontale, même si des convecteurs ont été installés pour faire face à un grand froid. La chapelle devient à partir d’aujourd’hui le Centre culturel de Mours, certes modeste avec une capacité de 30 places assises, à la taille de notre commune. » Un lieu idéal pour accueillir de petits concerts (l’acoustique a été rénovée), des conférences…

Catherine Borgne, présidente de la Communauté du Haut Val-d’Oise, et Joël Bouchez, maire de Mours (photo J.-L. G.).

 

Joël Bouchez est calé en histoire communale (certes, il a avoué s’être appuyé nettement sur les ouvrages de l’historien local Jean Lahousse), surtout il aime sa ville comme nombre de ses administrés. À Mours, on se sent profondément moursien et la Chapelle du Clos – son nom de baptême – symbolise cet attachement viscéral. « Notre chapelle est plus qu’un monument du 19e siècle que nous souhaitons préserver et léguer à nos descendants, fait observer le maire. Si l’histoire de ce bâtiment est parfois incertaine, s’il nous a fallu prendre des partis pris avec certains évènements, nul doute qu’elle représente la renaissance de notre village, sa volonté de vivre qu’elles que soient les péripéties des temps. » Un village que la grande ville voisine de Beaumont voulut, à plusieurs reprises, annexer, au milieu du 19e siècle, via le tout-puissant clergé et des préfets zélés…

Des matériaux modernes pour préserver l’ancien (photo J.-L. G.).

 

La chapelle a cessé d’être un lieu de prières et de dévotion à partir des années 60. Puis elle a été abandonnée à toutes les tempêtes, aux dégradations naturelles et celles des vandales. Les élus successifs de Mours n’ont-ils pas culpabilisé de l’avoir laissée ainsi tomber ? Au fond, la Ville n’avait-elle pas une dette envers elle au virage du 21e siècle ? Certes, elle l’a rachetée en 1974, une manière de veiller sur elle, mais en y restant éloignée car, comme l’a expliqué Joël Bouchez, « la commune qui se développait avec, pour survivre, la création de la ZAC de Grandchamps, n’avait pas les moyens de protéger le bâtiment. »

Rosace sous la porte d’entrée (photo J.-L. G.).

 

Ce n’est qu’en 1992, sous la municipalité de Jean-Claude Faivre, que ses parties extérieures seront réhabilitées. Et bien plus tard, en 2014, lorsque des travaux d’envergure démarreront, avec le soutien de la Communauté de communes du Haut Val-d’Oise (CCHVO). Sur le perron, le maire se tournait vers le sénateur Arnaud Bazin, à l’époque président de la CCHVO : « Arnaud, je me rappelle très bien ce que tu as dit : ‘’Ok pour investir dans la chapelle, à la condition qu’elle soit utilisée par la commune ». Je t’ai répondu : ‘’Nous avons un projet, il faut nous laisser 3 ans pour le financer.’’ Il a fallu un an de plus. »

Antoine Savignat, le député, et Arnaud Bazin, sénateur (au premier plan), face aux anciennes photos d’une chapelle qui agonisait (photo J.-L. G.).

 

Le coût total, incluant le réaménagement des espaces verts est de 175 000 €. Mours a déboursé 105 000 € en autofinancement, les subventions de L’État et du Département du Val-d’Oise représentent 41 000 €. Joël Bouchez s’est félicité aussi de l’identité locale des entreprises. Le gros œuvre a été réalisé par la société COPROM, de Mours. Les cloisons et peintures sont revenues à MGI de Beaumont, l’électricité à ATELEC de Presles, la menuiserie à AMMAC de Belle-Eglise. Et l’architecte, Gilbert Chamblay, est de Champagne. Un bel exemple de circuit-court au bout d’une si longue histoire…

Les Moursiens découvrent enfin « leur » chapelle (photo J.-L. G.).