Devant près de 8 000 spectateurs, mercredi 1er février à Beauvais, face à Monaco, le FC Chambly-Oise a réussi un match qui restera dans les mémoires. Menés 0-3, les Camblysiens ont égalisé (3-3) avant de s’incliner durant la prolongation (4-5). Chapeau !
Bruno Luzi (entraîneur)
« On sort de la Coupe de France la tête plus que haute. On était parti pour une bonne avoinée. On est revenu du cimetière pour un scénario de science-fiction. Face à Monaco, on en a pris cinq comme tout le monde (sourire). On fait un coup de poker à la mi-temps (0-2). On passe du 4-1-4-1 à 3-4-3. C’était un schéma audacieux face à Monaco. Mais il nous a permis de trouver des espaces plus haut, de jouer sur les côtés dans le dos des latéraux. Quand nous sommes revenus à 3-2, le mal (sic) était fait. On avait compris qu’on égaliserait à 3-3. J’ai vu les visages des joueurs de Monaco, ils étaient crispés, ils demandaient de l’aide. C’est génial de faire douter des gars qui ont maîtrisé trois jours plus tôt le PSG chez lui (1-1). J’ai trouvé Leonardo Jardim d’une gentillesse extrême, il a été prince jusqu’au bout dans son attitude, élogieux vis-à-vis de notre équipe. Un grand seigneur. Nous serons leurs premiers supporters en Ligue des Champions. Là où j’ai un peu de regrets, c’est ne pas avoir fait le match qu’on attendait défensivement et qu’on ait raté la prolongation. Il fallait appuyer mais nous étions fatigués, et on prend deux buts sur des coups de pied arrêtés, notre point fort. On revient à 5-4, je crois que s’il y avait eu cinq minutes de plus, on l’aurait fait. On a eu plus d’occases dans ce match que dans la plupart de nos matchs de championnat, mais le National c’est plus tactique, les équipes ne prennent pas de risques. »
Leonardo Jardim (entraîneur de Monaco) :
« Nous avons manqué de maitrise à 3-0 mais Chambly a fait un grand match. Je félicite cette équipe qui possède de très bons joueurs, joue un très bon football et possède un énorme mental. Je vais suivre ses résultats désormais et j'espère que Chambly montera en Ligue 2 en fin de saison. Cette équipe en a les moyens ».
Thibaut Jaques (défenseur)
« A 3-2 on envoie tout, et ça a souri. Même si on avait réajusté un peu les choses, il n’y avait plus rien (tactiquement). On courait vers l’avant, on poussait. Parfois, les Monégasques étaient seuls, on prenait des contres, mais il fallait revenir comme on pouvait, c’était un peu sauve qui peut. Et puis voilà, après c’était parti… Heureusement, on était revenu, c’est ça qui est beau, c’est ça la magie de la Coupe. » Quand Chambly était revenu à 3-1, Jaques constatait que « les Monégasques ne s’affolaient pas trop ». A 3-2, c’était une tout autre histoire. « On voyait qu’ils gardaient moins les ballons, qu’ils dégageaient : des signes qu’on était en train de les brasser (sic), et qu’il fallait continuer. »
Fulvio Luzi (président)
« Quand on a pris le troisième but (48e), on s’est dit qu’on allait prendre une valise et ça n’aurait pas été bon pour le moral. Mais nous sommes revenus de manière incroyable. Chambly, c’est toujours ne rien lâcher. Des valeurs de combat. Pas la savate, non, je parle de valeurs mentales. Quand on recrute un joueur, on regarde son abnégation. Je suis admiratif de ce qu’ont fait les joueurs et le staff. On a concédé douze ou treize occasions, mais Monaco aussi une dizaine. Pour nous, c’est bien que ça s’arrête comme ça, c’est le bon moment de sortir de la Coupe de France, car nous avons une équipe pour jouer la montée en Ligue 2 et un match important de championnat nous attend samedi prochain à Boulogne-sur-Mer. »
Jean-Michel Rouet (conseiller du président)
« Nos joueurs ont retrouvé la confiance en marquant le premier but. Après, c’est un match qui échappe à toute analyse. Il marquera l’histoire du club, c’est sûr. Contre Monaco, Chambly a grandi ».
Anthony Soubervie (défenseur, auteur de deux buts)
« Sur mon premier but, une reprise de volée, j’ai un peu de chance. Sur le deuxième, je la mets bien, je mets tout. J’étais fatigué, j’avais eu des problèmes aux adducteurs ces derniers temps. A la mi-temps (0-2), le coach a changé notre positionnement, il a dit de ne surtout pas prendre un troisième but, et on l’a pris d’entrée… On a poussé, poussé. En face, ce sont des pros, ils savaient que leur condition physique était supérieure à la nôtre. Je peux comprendre qu’ils aient relâché l’étau à 3-0. Nous, on avait fait de même l’automne dernier à Saint-Quentin quand nous menions 3-0, ça partait dans tous les sens ».
Thomas Henry (attaquant)
« C’était un match fou, fou, fou. Il suffisait de marquer un but pour se relancer. C’était le scénario dont on avait besoin pour revenir. C’était dans la tête que ça se jouait. Au final, on a pris un maximum de plaisir. Marquer quatre buts au leader de la Ligue 1, ce n’est pas rien ! »
Freddy Rocher (défenseur et capitaine)
« Quelle soirée pour mes trente ans ! Je suis fier d’être le capitaine de cette équipe. Personne n’a fait ça avant nous contre Monaco : revenir de 3-0. »
David Lazarus (maire)
« Quelle formidable soirée ! La veille du match, nous avons eu une réunion importante pour l’acquisition d’un terrain destiné à agrandir le Stade des Marais. Les travaux commenceront cette année. Si l’équipe monte en Ligue 2, il faudra trouver un terrain de repli mais elle reviendra à la maison en cours de saison. »
CHAMBLY – MONACO, 4-5 (après prolongation). Mi-temps : 0-2. 7 555 spectateurs à Beauvais. Arbitre : M. Hamel.
Evolution du score.- 0-1 : Carrillo (17e) ; 0-2 : Lemar (34e) ; 0-3 : Mbappé (48e) ; 1-3 : Soubervie (57e) ; 2-3 : Gendrey (81e) ; 3-3 : Soubervie (90e + 3) ; 3-4 : N'Doram (96e) ; 3-5 : Glik (103e) ; 4-5 : Padovani (111e).
Avertissements.- Chambly : Padovani (70e), L. Doucouré (90e + 2), Burel (92e) ; Monaco : N’Doram (90e). Expulsion.- Monaco : Raggi (89e).
Chambly : Pinoteau – Soubervie, Jaques, Rocher (cap.), L. Doucouré – Padovani – Th. Henry
(Gendrey, 78e), Rodrigo (Popelard, 69e), Burel, Kinkela (Couturier, 52e) – Lefaix. Entraîneur : B. Luzi.
Monaco : De Sanctis – Nguinda (Cardona, 78e), Glik, Raggi (cap.), Ab. Diallo – Boschilia, N'Doram,
Moutinho, Lemar (Fabinho, 63e) – Carrillo (Germain, 55e), Mbappé. Entraîneur : Jardim.
