Un tatouage, c’est pour la vie !

Un tatouage, c’est pour la vie !

 

Laurent Argenson exerce le métier de tatoueur depuis presque 15 ans dans le centre-ville de Chambly. Il évoque sa passion et ses mises en garde. Pour les non-initiés, découvrez son salon Nordik tattoo...

Son commerce s’est fondu depuis longtemps dans le paysage du centre-ville. Depuis 2005, Laurent Argenson, 47 ans, « camblysien depuis toujours », exerce le métier de tatoueur au 94 de la rue André-Caron. Un petit salon où règne un esprit convivial. Un grand dessin mural, d’autres sur carrosserie de voiture (une portière, une aile…) car le tatoueur de Chambly est d’abord un dessinateur hors pair. « Je suis spécialisé dans le portrait : peinture, dessin, peau », énumère-t-il. L’endroit s’appelle Nordik tattoo, « parce qu’on est plutôt au Nord et je suis un grand passionné d’histoire médiévale, des Vikings surtout. » Il même peint un drakkar sur le cuir de son blouson.

Quand ils poussent sa porte, certains clients ont une idée précise du tatouage dont ils ont envie. Ils apportent un motif, une photo. Chez d’autres, la réflexion n’a pas dépassé le thème souhaité. « Je dessine, je leur propose. Le tatouage répond à la mode : il y a une quinzaine d’années c’étaient des têtes d’Indiens, des dauphins, puis il y a eu thème floral, avec beaucoup de roses. En ce moment, c’est le mandala (représentation visuelle schématique de l’univers, le mandala est un terme sanskrit qui signifie cercle ou objet discoïde). Tout est possible, poursuit-il. Des pieds à la tête. »

Tout ? L’artiste comprend le sens de la question. « Je ne suis pas bégueule, mais l’anus, ça je dis non. C’est très douloureux, et puis quel intérêt ? » L’une des demandes les plus folles ? « Un homme voulait un code barre sur le front. J’ai refusé catégoriquement. Aux jeunes, poursuit Laurent, je déconseille les tatouages sur les doigts. La première chose que regarde le patron lors d’un entretien d’embauche ce sont les mains. Je préfère être franc et perdre un client. » Honnête et pédagogue, il raconte qu’il met en garde les jeunes tout juste majeurs (l’accès aux salons de tatouage, sans les parents, est autorisé à partir de 18 ans), « parce qu’avec le temps qui passe les idées changent. » Il déconseille fortement aux amoureux d’écrire sur leur peau le prénom de leur dulcinée car, une fois l’histoire terminée, la future copine peut vous demander des explications. Il insiste : « Réfléchissez bien, un tatouage c’est pour la vie ! » Quoique. « Je fais aussi les recouvrements. Certains trouvent leur tatouage trop vieux ou ne le supporte plus. On peut effacer au laser, mais c’est extrêmement douloureux ». Et très cher : « De 100 à 200 € la séance, et il faut en compter entre 5 et 10. » Activité moins connue : il réalise des tatouages pour dissimuler des cicatrices à la suite d’intervention chirurgicale.

Son premier tatouage représentait « une sorte d’amazone vers mes 20 ans. Il n’était pas jojo, avoue Laurent. Après, j’ai adopté le thème médiéval. Le tatouage c’est vieux comme le monde, les hommes préhistoriques en avaient », pense-t-il savoir. Le coût ? « Ça démarre à 70 € environ. Pour le corps entier tout en couleur, il faut compter 20 000 €. » C’est nettement moins que les 500 millions d’anciens francs du Modigliani de Jean Gabin dans « Le Tatoué »…

. Ouvert : mardi au samedi (14 h à 19 h), 94, rue André-Caron ; tél. : 01-30-34-87-58 ; Facebook : laurent nordik-tattoo