« Lorsque vous passerez après nous sur la route »

« Lorsque vous passerez après nous sur la route »

Sur le parvis de l'hôtel de ville, le maire David Lazarus s’adresse à ses concitoyens (photo J.-L. G.).

 

A Chambly, le recueillement et l’émotion ont escorté la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Une émotion a traversé son visage en écoutant les enfants du Conseil communal de Chambly interpréter « La Marseillaise » devant le monument aux morts. Oui, le député Michel Françaix était ému et son regard bienveillant lorsque des voix claires, presque cristallines, montaient vers le ciel bleu, ce vendredi 11 novembre. Un moment marquant aussi pour toute l’assistance, fournie, sur la place de l’Hôtel de Ville. Emotion également quand le maire David Lazarus, écharpe tricolore en diagonale, citait un extrait de « La Voix des Tombes », un magnifique poème écrit par Charles-Albert Poirier, jeune caporal mort en 1917 au combat.

« Lorsque vous passerez après nous sur la route,

Où nous avons peiné, où nous avons souffert,

Sans avoir d’autre abri que la céleste voûte,

Lorsque tous les démons rentreront en enfer,

Lorsque la paix enfin renaîtra sur le monde,

Vous chercherez en vain la trace de nos pas,

D’autres auront passé dans l’orage qui gronde,

Nous aurons disparu des choses d’ici-bas. »

 

 David Lazarus : « Comment ne pas se rappeler… »

 Revenant au vingt et unième siècle, le maire posait les questions qui, par leur actualité, interrogent notre conscience : « Comment ne pas se rappeler aujourd’hui des circonstances qui précédèrent la Première guerre mondiale ? Sur fond de crise financière entraînant faillites et misère, les peuples se replièrent derrière les identités nationales. Comment ne pas se rappeler que les mêmes circonstances conduisirent, un peu de vingt ans après l’Armistice de 1918, à favoriser le développement des idéologies racistes et le déclenchement de la Seconde guerre mondiale ? Comment ne pas faire le parallèle avec la situation actuelle, alors que des idées nauséabondes continuent de prospérer en France et en Europe ? » A quarante-huit heures de la commémoration d’un triste anniversaire, celui des attaques barbares du 13 novembre 2015, il soulignait que « notre pays a besoin de nous soyons rassemblés et unis pour de nouveau résister au terrorisme fanatique… »

 

Les enfants du Conseil communal de Chambly ont interprété l’hymne national (photo J.-L. G.).