Les Pas perdus au Beaumont-Palace, une performance théâtrale et musicale

Les Pas perdus au Beaumont-Palace, une performance théâtrale et musicale

 

Une représentation exceptionnelle des Pas perdus sera donnée le samedi 10 novembre (20 h 30), au Beaumont-Palace. Un théâtre musical, doublé d’une performance mentale et physique à la fois, de la Beaumontoise Corinne Féron et de Christian Bocquillon.

Viens voir les comédiens, les musiciens ! chantait Charles Aznavour, bien après s’est produit en 1943 au Beaumont-Palace. Samedi 10 novembre (20 h 30), les comédiens et les musiciens formeront un duo sous la bannière du collectif Les Sincères : la soprano beaumontoise Corinne Féron et son complice de la scène Christian Bocquillon interprèteront Les Pas perdus. Un spectacle inédit puisqu’il s’agit d’un théâtre musical, avec intermèdes chantés à capella (Fauré, Offenbach, Massenet…), empruntant les scènes de la vie d’une gare avec ces personnages qui se croisent dans des situations tragiques ou légères, dignes du Vaudeville. Depuis 13 ans, Corinne Féron est la professeure de chant lyrique de la classe de chant de Viarmes et depuis cette année la directrice de l’école municipale de musique de cette commune. C’est du reste à Viarmes et en résidence à la Comédie Nation que ce spectacle a été monté…

Corinne Féron et Christian Bocquillon dans Les Pas perdus (photo collectif Les Sincères).

« Corinne Féron, qu’est-ce que le collectif Les Sincères ?

Nous sommes tous des comédiens, chanteurs lyriques de formation, qui avons joué Les Sincères, de Marivaux. Nous avons envie de faire partager au public ce qu’on sait faire : du théâtre autant que des chants. Nous créons des spectacles qui sont à la base du théâtre, et dans lesquels ont intègre des intermèdes musicaux.

Cette démarche est rare…

De moins en moins car on va de plus en plus vers le rapprochement des arts. Notre postulat de départ est rendre le spectacle très vivant. On est parti sur une pièce de théâtre contemporaine écrite par Denise Bonal. Une sorte de patchwork de tous les personnages qu’on trouve dans une gare. C’est un texte qui peut avancer jusqu’à 40 personnages, on en a gardé une trentaine que l’on interprète à deux seulement. Ce spectacle est très vivant, avec un rythme très particulier, avec tous les changements de costumes à vue. Cela peut aller très, très vite. Le format est très court, comme à la télé, des histoires qui se recoupent, qui reviennent… On trouve la forme super sympa. Comme on est chanteurs, on a intégré de la musique.

Où avez-vous déjà joué ce spectacle ?

À la Comédie Nation, à Paris, puis on l’a repris dans divers endroits et on espère le ‘’tourner’’. Comme j’habite Beaumont, j’avais à cœur de le proposer à la Mairie. Il faut s’adapter car, habituellement, on joue ce spectacle au milieu du public, comme dans une arène, à même le sol, dans un rapport direct, très intime avec les gens. On doit tout modifier en essayant de garder ce contact.

Comment s’effectue la combinaison textes-chants ?

On a pris dans notre répertoire tous les intermèdes musicaux que nous pensons en lien avec l’état émotionnel des personnages : lui, je le verrais bien chanter à ce moment-là… Ce sont de petits intermèdes car tout à est à capella, ça créé du rythme, du relief, avec des univers complètement loufoques : voyageurs, personnel de nettoyage, clochards, des errants, des passants…

 

Le rythme du spectacle doit stimuler le public !

Ah oui ! Cela demande de la concentration pour raccorder des bouts entre ces tous ces personnages. Et pour nous, évidemment, c’est très exigeant. C’est presque un challenge de passer d’un personnage à l’autre, d’une émotion à l’autre. Passer du texte au chant, on a l’habitude, mais d’un personnage à l’autre aussi rapidement, cela représente un vrai défi. C’est intéressant pour un comédien car on est, d’habitude, sur un même personnage, du début à la fin.

La préparation ?

Énorme. Et en même temps, Christian et moi prenons tellement de plaisir à jouer ensemble… On se répond très, très bien sur scène, la mise en place est assez rapide. Par contre, la conception du spectacle est fastidieuse : quel texte va-t-on choisir ? Comment va-t-on l’articuler ? À quel moment intégrer telle ou telle musique ? Quelle mise en scène ? Quelles options de décors, de costumes ? Tout cela, ça prend du temps. Le jeu, l’interactivité entre nous, ça va assez vite.

Jouer au Palace, c’est spécial ?

Je suis ravi ! On est des artistes de terrain, je veux apporter sur mon territoire, alors faire ça au Palace, c’est génial. Dès mon arrivée à Beaumont, à l’été 2016, je suis venu à la Maison du patrimoine. J’ai fait deux, trois concerts lyriques avec le Trio vox humana (avec Bernadette Dodin à l’alto et l’organiste Valérie Capliez), à l’église, lors des Journées du patrimoine aussi. C’est de là qu’est venue l’idée du Palace… » 

. Entrée : 12 et 8 €. Réservation : 06-24-76-50-94  (de préférence) ; christian.Bocquillon@orange.fr