« L’illettrisme n’est pas une fatalité »

« L’illettrisme n’est pas une fatalité »

 

Une soirée projection-débat « L’illettrisme au travail » s’est déroulée, jeudi 14 septembre, au Beaumont Palace, à l’initiative de Pôle Emploi et de l’association CLÉ (compter, lire, écrire).

Une cinquante d’élus, de chefs d’entreprises, partenaires de l’emploi, associations, ont participé, jeudi 15 septembre, à une soirée consacrée à l’illettrisme au travail où la projection du film « Illettré », de Jean-Pierre Améris, sorti en 2018, a enrichi les débats.

Ne pas savoir écrire, lire, compter ou encore ne pas comprendre ce qu’on lit… Ces carences concerneraient 2,5 millions personnes en France, 330 000 en Île-de-France, parmi lesquels 60 % d’hommes. C'est une grande cause nationale tant ce phénomène impacte leur quotidien, les empêche d’avancer dans un projet et quelle frustration pour un illettré de ne pouvoir aider ses enfants à l’heure des devoirs ! L'absence de maîtrise des compétences de base peut-être également un sérieux problèmes pour les entreprises. 

Depuis un quart de siècle, l’association CLÉ (compter, lire, écrire) s’attache à combattre ce fléau. Basée à Ermont, elle est implantée dans la zone du Val Parisis et étend son champ d’action depuis quatre ans dans le Haut Val-d’Oise grâce à Cécile Carré, conseillère en évolution et orientation professionnelle à Pôle Emploi et ancienne adjointe au maire de Persan, très sensible à la lutte contre l’illettrisme. L’association dispose d’une antenne au-dessus de la Poste, « où le maire a mis une salle gracieusement à notre disposition », s’est félicitée Dominique Rousseau, la présidente de CLÉ.

Jean-Philippe Delcourt, directeur territorial du Val-d’Oise de Pôle Emploi s’est réjoui de pouvoir compter avec CLÉ« un partenaire de terrain de Pôle Emploi ». L’échange d’informations est, en effet, essentiel pour détecter une personne en situation d’illettrisme. « Le demandeur d’emploi va refuser la formation sans en expliquer la vraie raison », détaille ainsi Dominique Rousseau. « On sensibilise les conseillers à bien questionner la personne », souligne Jean-Philippe Delcourt. « Il plus facile d’accompagner un illettré que le détecter », fait observer Abdellatif El Haimer, directeur de CLÉ. Cela explique le chiffre peu élevé d’une centaine de personnes qui ont poussé la porte de l’association aux 4 salariés et 150 bénévoles. « L’accompagnement dure entre 6 et 18 mois, les personnes sont aidées par un binôme », précise-t-il. Elle met également en place une prévention à partir du CM1.

L’invasion du numérique dans nos vies accentue ce défi humain et de cohésion et sociale. Du reste, on ne parle plus « seulement » de lutte contre l’illettrisme mais aussi contre l’illectronisme, un mot nouveau. « L’illettrisme n’est pas une fatalité. Il faut le marteler », a conclu le directeur de Pôle Emploi.