Pierre Gatellier était une grande figure beaumontoise

Pierre Gatellier était une grande figure beaumontoise

 

Pierre Gatellier s’est éteint, ce mercredi 14 avril, à l’âge de 85 ans. Il fut un commerçant et un dirigeant sportif très apprécié dans sa chère ville de Beaumont.

Une figure populaire de Beaumont s’est éteinte. Pierre Gatellier est décédé ce mercredi 14 avril à l’hôpital de Pontoise. Âgé de 85 ans, il a toujours vécu dans la commune, avant la Guerre rue Léon-Godin, en plein centre-ville puis rue Alphonse-et-Louis-Roussel et dans un pavillon de Boyenval depuis presque 50 ans.

Un premier évènement l’avait éloigné de sa ville pendant quelques semaines seulement. Une courte période mais figurant parmi les pires de notre histoire lorsque devant l’avancée allemande, en 1940, il avait fui Beaumont. Sur la route du Loiret, berceau de sa famille, il se souvenait, alors enfant, de la mitraille de l’aviation ennemie, et de sa mère, Pierrette, qui s’était couchée sur lui pour le protéger. Son père Raymond était alors mobilisé avant d'être prisonnier en Allemagne, quatre années durant lesquelles, avec un sacré courage, il multiplia les évasions.

La seconde fois, ce fut beaucoup plus longtemps, et tout aussi dangereusement, douloureusement parfois : 27 mois de service militaire, la Guerre d’Algérie après une formation à la dure dans un bataillon de Chasseurs alpins. Et bien plus tard, le plaisir de retrouver ses anciens compagnons d’armes au sein des associations patriotiques locales.

Durant sa jeunesse, Pierre Gatellier fut imprimeur dans la maison Frémont et gardait de ces années-là un souvenir merveilleux. Cependant sa carrière professionnelle se déroula essentiellement derrière les étals de magasins de fruits et légumes, un métier qui exigeait d'interminables heures de travail et raréfiait les vacances. D’abord cette boutique au coeur de Beaumont, au croisement de la rue de la Libération et de la petite rue Talon qui servait de lieu de stationnement des camions pour décharger la marchandise. C’était les années 70, quand le kilo de tomates valait 99 centimes (de franc). Une époque florissante où « Pierrot » et ses copains commerçants animaient aussi le marché de Beaumont dont la place du Château était noire de monde chaque samedi : un lieu où les habitants adoraient se retrouver et échanger, où ils se sentaient « beaumontois ».

Par la suite, avec Christiane, sa si précieuse épouse, il ouvrit un commerce près de la gare à Persan. Il fallait à nouveau se dédoubler pour accueillir les clients sous la halle du marché de cette ville. Puis commença l’aventure Hyper-fruits, la vente aux particuliers d’un magasin, avenue Carnot, à la taille encore jamais vue à Beaumont. Et, enfin, lors de la décennie 80, une expérience identique à Chambly dans la zone commerciale naissante.  

Adolescent, Pierre Gatellier était nageur au Caneton club où un toboggan géant vous garantissait un plongeon spectaculaire dans… l’Oise. Il fut aussi un dirigeant passionné de la section football de l’UMOB (Union municipale omnisports de Beaumont), présidée par Pierre Boissier, lorsque le maillot tango et noir était porté avec enthousiasme par Jean Ballagny et Gilbert Lacquement, les capitaines, le gardien « Boboche », le buteur Kwaternick, leurs coéquipiers Gilles Degenève, André Tellier, Didier Privat, léon Aimé, Roger Grangeon, Alain Fer… Et que toute cette bande d’amis, accompagnés de leur épouses, terminaient joyeusement le week-end autour d’une grande tablée du Café de la plage, chez « Jeannot » Ballagny.

 

Puisque le président de la République a comparé la pandémie à une guerre, disons le tout net : trois guerres, cela fait beaucoup dans l'existance d'un seul homme. La dernière fut celle de trop.

Avec Pierre Gatellier, c’est une certaine idée de Beaumont qui s’en va…