Avec le départ d’André Pain, l’émotion préside l'assemblée des anciens combattants

Avec le départ d’André Pain, l’émotion préside l'assemblée des anciens combattants

 

Après 26 ans de présidence, André Pain a donné sa démission pour raisons de santé, vendredi 8 décembre, à Beaumont. Faute de successeur, l’association des anciens combattants est dissoute.

 

Son discours était aussi bref que touchant, empreint de la dignité d’un homme qui renonce à ses fonctions à contrecœur car la vie lui a donné un nouvel ordre de mission : se battre avec toute son énergie contre la maladie. André Pain s’en va après 26 années intenses de présidence qui lui valent l’estime de tous et de toutes. Il l’avait écrit dans la convocation envoyée aux adhérents pour l’assemblée générale de l’association des combattants, prisonniers de guerre, combattants d’Algérie, Tunisie, théâtre d’opérations extérieures et veuves de l’ex-Seine-et-Oise.

 

Pendant son discours, André Pain est entouré de son épouse et secrétaire Marie-Thérèse Pain et de la trésorière de l’association, Hélène Bosco (photo J.-L. G.).

 

Une page d'histoire a été tournée, vendredi 8 décembre, à la Maison des associations Jacques-Laridan, à Beaumont, car le départ de son président entraîne, faute de successeur, la dissolution de la section de Beaumont et des environs. Les membres des anciens combattants d’Afrique du Nord sont toujours moins nombreux. Les années passent. Ils sont entrés en hiver. Et, malgré les bonnes volontés, les charges du poste de président sont lourdes. Pour s’en persuader, il suffit de feuilleter le livre où sont consignées les activités du Bureau depuis 1993. A la date du 8 janvier – la première de l’ouvrage –, sous la plume du secrétaire Gérard Bertomeu, on peut lire : « André Pain, accompagné de nombreux camarades et du Drapeau, assistent aux obsèques de notre camarade Jules Keller. » Déplacements, hommages, inaugurations, cérémonies, journées du Souvenir, à Beaumont, Persan, dans le Val-d’Oise, à Paris, les voyages en France et à l’étranger, sont évoqués dans ces pages où s’égrènent les noms des camarades disparus. « J’en ai connu des gens agréables, formidables », nous glisse André Pain avant d’ouvrir l’AG. « Comme vous le savez, cette assemblée générale est la dernière que je préside. Effectivement, il y a un temps pour tout, et il faut se résigner à franchir le pas. Depuis 26 ans que je suis votre président, je pense avoir accompli correctement ma mission, les années s’écoulent apportant malheureusement la maladie. Je serai toujours, ainsi que Marie-Thérèse et vous-mêmes, je l’espère, présent aux cérémonies patriotiques, et nous aurons le plaisir de nous y retrouver. » Son épouse Marie-Thérèse, toujours à ses côtés, partout et par tous les temps, remplissant le rôle de secrétaire avec abnégation, qui lit le rapport moral et d’activités. Auprès d’eux, face à l’assistance, la trésorière Hélène Bosco, qui a pris le relais de son mari, décédé il y a deux ans. Elle aussi est émue.

 

Un tableau et bien d’autres cadeaux pour Marie-Thérèse et André Pain (photo J.-L. G.).

 

André Pain donne les nouvelles de ses anciens frères d’armes qui ne peuvent être présents en raison de leur état de santé : Pierre Berelle et son épouse Michelle (vivant dans le Cher, ils n’avaient manqué jusqu’alors aucune cérémonie à Beaumont), Marcel Pluquet, Pierre Gatellier. Il remercie pour « sa gentillesse et sa disponibilité » Roger Grangeon, l’ancien gardien de la salle Léo-Lagrange, où les banquets réunissaient plus de 100 convives.

Des cadeaux à leur président, des fleurs dans les bras de Marie-Thérèse, un tableau pour leur foyer, traduisent l’affection des adhérents pour le couple Pain. Les bouchons sautent, le Champagne pétille, on lève son verre, on sourit. Après la tristesse et déjà la nostalgie, l’optimisme  et la fraternité l’emportent.

 

On lève le verre de l’amitié car il n’est pas question de finir sur une note de tristesse (photo J.-L. G.).