À Beaumont, le frère de Sylvie, morte en 2019, veut rétablir la vérité

À Beaumont, le frère de Sylvie, morte en 2019, veut rétablir la vérité

 

Sylvie Peixoto a été retrouvé, morte, dans sa voiture, sous le pont de Bernes il y a deux ans. Dans « Le Parisien », son frère, Charles, bat en brèche l’hypothèse d’un suicide. « Son mari l’a tuée », dit-il.

Dans un témoignage à la fois puissant et bouleversant, recueilli par notre confrère Frédéric Naizot, et publié dans « Le Parisien », Charles Peixoto apporte un éclairage important sur la disparition tragique de sa sœur aînée Sylvie, décédée à l’âge de 45 ans en 2019. À l’époque, ce fait divers semblait relever  d’un double suicide : celui d’une mère de famille retrouvée morte dans sa voiture, brûlée, sous le pont de Bernes, le soir du 6 janvier 2019, suivi, le lendemain, de celui de son mari, Carlos Alvès, 43 ans, qui s’était aspergé d’essence dans une dépendance de son pavillon de la rue de Senlis, à Beaumont.

Or, selon le parquet de Pontoise, « l'enquête pour homicide volontaire sur la personne de Sylvie Peixoto a été classée sans suite pour extinction de l'action publique, liée au décès par suicide de l'auteur des faits, Carlos Alves. Les conclusions de l'enquête confirment que Madame Peixoto était déjà inconsciente au moment du départ du feu dans son véhicule et avait été victime de son mari ». Une procédure de divorce avait été engagée par sa sœur, neuf mois plus tôt, et s’apprêtait à quitter le domicile conjugal. Son mari l’aurait assassiné dans leur maison, avant de la transporter à Bernes, d’incendier sa voiture pour faire croire à un suicide. Son plan diabolique aurait fonctionné sans la présence d’un passant qui alerta les sapeurs-pompiers. Ses jambes étaient brûlées mais son corps n’était pas calciné, ce qui permet à l’autopsie de révéler que la mort était antérieure, probablement due à un étouffement.

« Il faut que les gens sachent ce qui s’est vraiment passé, ce que Sylvie a subi ce jour-là. Il l’a tuée, c’est la réalité », martèle Charles Peixoto dans le quotidien francilien, en soulignant : « J’agis en mémoire de Sylvie et de toutes les femmes qui subissent cela ». Dans « Le Parisien », Charles décrit aussi, avec émotion, cette sœur qu’il adorait, et évoque la lutte permanente menée avec elle depuis leur enfance. « Sylvie avait beaucoup de cœur. Elle était aussi franche et directe. Elle était courageuse, plus courageuse que moi. Elle me défendait quand on était petits. Il ne fallait pas toucher à son frère ! Nous avons eu une enfance très difficile avec une mère alcoolique qui nous frappait. Nous avons appris tous les deux à grandir ensemble à Sarcelles. Les parents qui se sont séparés ne nous protégeaient pas. Nous nous protégions ensemble. »