La séance d’installation du Conseil municipal de Persan s’est déroulé le samedi 23 mai et a reconduit le maire Alain Kasse (divers droite) dans les fonctions qu’il occupe depuis 2014. La majorité compte 27 membres sur un total de 33 élus et l’opposition s’annonce constructive.
Samedi 23 mai, 16 heures, le Conseil municipal d’installation de Persan va bientôt commencer dans la salle Pierre-Brossolette, toute au longueur, de l’Hôtel de Ville. Les fenêtres sont ouvertes pour l’aérer autant que possible. Le public est en nombre limité. Une poignée de personnes dont le sénateur Arnaud Bazin, qui ne pouvait pas raté ça. L’un des élus porte un masque différent de tous ses autres collègues. Impossible de ne pas le reconnaître avec ce texte imprimé en lettres jaunes et rouges sur le tissu : « Personne ne sait que je suis communiste ». Communiste écrit naturellement en rouge. C’est un clin d’œil de Cyril Benoît, l’un des personnages les plus connus à Persan et qui connaît lui-même tous les vieux arbres de la commune. « J’ai été employé à la Ville durant trente-trois ans, très longtemps à l’élagage. » Puis, il a affecté à la salle Marcel-Cachin.
Retraité, Cyril Benoit entre pour la première fois au Conseil dans le camp minoritaire, on l’a compris. Pour cette « première », l’ordre alphabétique détermine le placement des élus. Comme son nom commence par la lettre B, il est assis à côté de Joaquim Barroca, qui est désigné adjoint délégué aux sports, aux animations et la vie associative, une fonction qu’il occupait déjà durant la précédente mandature.
Doyenne de l’assemblée, plus ancienne opposante à la majorité de droite qui tient la ville depuis 1995, Michelle Rinaldelli fait l’appel puis ouvre la séance après la lecture par Sabrina Écard, la 1e adjointe, de la Charte de l’élu local. L’ambiance est bon enfant. Nouvel adjoint, Valentin Ratieuville prend la parole au nom de l’équipe « Continuons Persan ensemble » pour « proposer la candidature d’Alain Kasse au poste de maire ». Honnêtement, on s’y attendait un peu. Y a-t-il d’autres candidats ? Leïla Saïb et Sébastien Lombard, chefs de file des deux groupes d’opposition de gauche, ne bougent pas le petit doigt.
Après lecture des bulletins par les deux benjamines Indi Trabon et Alicia Trognon, il y a toutefois une petite surprise : Alain Kasse hérite du vote de 29 élus sur 33 alors que sa majorité est de… 27 membres. Le maire savoure ce score en silence. Deux des 6 opposants de gauche ont voté pour lui ! À l’issue de la séance, Michelle Rinaldelli nous assure que ces deux voix ne proviennent pas de son camp d’essence socialiste. Deux « Insoumis » soumis, est-ce possible ? Les masques tomberont-ils un jour ?
Les 8 adjoints (dont 4 nouveaux) sont élus (lire plus bas). L’équipe qui pilotera Persan jusqu’en 2026 est rajeunie. Il s’agit de « jeune élus investis et talentueux, qui incarnent l’avenir de Persan », relève Alain Kasse dans son discours. En cette période cruciale, ses remerciements et les pensées sont nombreux. Des remerciements aux personnels de santé, aux services de la Ville, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers, à tous les volontaires. D’autres remerciements à l’intercommunalité, au Département, à la Région pour la livraison de masques à la population. Des pensées vers ceux qui ont souffert, qui souffrent toujours, aux familles persanaises qui ont perdu un proche, aux seniors, aux commerçants. Soutien aux personnels de l’hôpital de Beaumont qui demandent la réouverture du service de Réanimation transféré au CHU de Pontoise.
« Je compte aussi sur l’opposition, souligne Alain Kasse. Il est sain d’avoir une opposition républicaine et responsable, c’est signe de bonne santé démocratique. Vous représentez vous aussi les voix des Persanais, nous n’oublierons pas dans nos discussions que nous souhaitons respectueuses et constructives. » Pour mémoire, sa liste l’a emporté avec 58,90 % des voix (1 085), le 15 mars. Leïla Saïb (21,82 %, 402 voix) et Sébastien Lombard (19,27 %, 355 voix) ont fini loin. « Le résultat est suffisamment clair, reconnaît Sébastien Lombard. Mais je dois insister sur l’importance de l’abstention (67,20 %) et demander (à la majorité) une forme d’humilité. » Il reconnaît « tout à fait positive l’action sur les marques », mais regrette « ne pas avoir été associé aux mesures prises » durant le confinement. « Persan est loin d’être à l’abri de la crise sociale, prévient-il. Dès juin, il faut mener des débats, des actions… » Auteure d’une intervention concise, Leïla Saïb affirme qu’elle ne sera pas une opposante systématique à la Municipalité, que son groupe « votera les mesures qui lui semblent bonnes. » Applaudissements nourris. Le prochain conseil municipal se tiendra le 11 juin pour procéder aux désignations dans les commissions et organismes extérieurs. Le premier conseil « opérationnel » aura lieu le 9 juillet.
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