Le parc de l’Esches, à Persan, a été inauguré le samedi 30 septembre en présence de nombreuses personnalités et surtout de plusieurs centaines d’enfants. Cliquez sur la photo pour regarder la vidéo.
Les enfants courent dans leur nouveau parc, découvrent les jeux, profitent d’un tourgratuit d’un manège forain. En ce samedi 30 septembre, cette déambulation, ces cris, sont certainement les plus belles images de l’année à Persan, ville cabossée par les émeutes de la nuit du 30 juin et 1er juillet. Quelques jours seulement après l’arrestation de 18 personnes (dont 15 ont été mises en examen), l’inauguration du parc de l’Esches est la plus belle réponse démocratique qui soit, tournée vers le loisir, le lien social, la paisibilité…
Un espace à préserver à tout prix, à conserver dans le giron du civisme, a prévenu le maire à la fin de son discours pour que « ce lieu soit un coin de paradis, un lieu dans lequel nos enfants fabriqueront des souvenirs. »
Le nombre important de représentants du monde politique et la présence de la sous-préfète dépassait le cadre des attributaires de subventions. Il participait à cette « renaissance » de la ville, leur présence disait cet esprit de corps trois mois après les violences subies par les Persanais et une partie de leur patrimoine communal.
Les premiers mots de remerciements de Valentin Ratieuville ont été pour l’un de ses prédécesseurs, toujours très présent à Persan, Arnaud Bazin, réélu récemment sénateur, « l’homme qui est à l’origine de ce magnifique projet ».
Le site possède un riche passé industriel qui s’est arrêté, d’un coup net, en 2001, avec le déménagement de la société de produits industriels Great Lakes chemicals, implantée depuis 1992. Cette entreprise américaine avait racheté une usine française implantée en 1954 qui, elle-même, succéda à une fonderie datant de 1832 ! Great Lakes chemicals produisait des additifs pour les plastiques, des anti-oxydants et anti UV. Elle employa jusqu’à 250 personnes. « C’était le premier contributeur du budget de la commune », rappela Arnaud Bazin en justifiant, au début des années 2000, le projet d’aménagement de surfaces commerciales du Chemin herbu afin de trouver de nouvelles ressources financières pour Persan.
Le parc de l’Esches, du nom de la rivière éponyme qui le traverse (choix effectué par les enfants des écoles), « transforme notre ville, il donnera à Persan une nouvelle image, a souligné Valentin Ratieuville. Pour que ce projet puisse voir le jour, il a fallu mettre en œuvre un vaste chantier de dépollution sur un site de 9 hectares, classé Seveso 2. Ce sont plus de 27 000 mètres cubes de terres contaminées qui ont été excavées avant d'être traitées. » Puis l’édile a détaillé : « Nous avons fait le choix de préserver tous les arbres qui pouvaient l’être comme 15 peupliers blanc, un saule pleureur, un cèdre bleu, un frêne. Nous avons aussi planté de nouvelles espèces comme des chênes d’Amérique, des cèdres, des érables, des platanes, un magnolia, des tilleuls, des bouleaux et bien d’autres espèces. »
L’une des vertus du parc de l’Esches est une prolongation du poumon vert de la ville grâce à sa proximité immédiate avec le parc Robespierre, ces deux espaces offrant un accès direct au quartier populaire du Village, le plus grand de Persan, et sont situés à quelques centaines de mètres seulement du futur collège.
Cette réalisation a coûté plus de 2,4 millions d’euros en travaux de voirie, d’aménagement, et plus de 400 000 € consacré aux divers jeux pour les enfants. Le montant des subventions est de l’ordre d’un million d’euros, ainsi réparties : 547 417 € en provenance de la Région Île-de-France, 218 967 € du Département du Val-d’Oise, 235 000 € de l’État.
Le feu d’artifice qui n’a pu être tiré le 14 juillet dernier en raison des événements l’a été dans la soirée de samedi. Ce dimanche 1er octobre, le parc a été officiellement ouvert.
