Miracle à la camblysienne

Miracle à la camblysienne

 

Le FC Chambly se dirigeait vers la défaite, malgré sa nette domination, quand le miracle s’est produit, vendredi 17 mars. Deux buts au bout du match et les Camblysiens ont retrouvé le podium (2-1). Mais un climat délétère. 

 

L’HOMMAGE A YOUCEF TOUATI

La soirée de ce vendredi 17 mars a démarré sous le signe de l’émotion. Au lendemain du décès accidentel de son joueur de la saison 2015-2016, à 27 ans seulement, Youcef Touati, le FC Chambly-Oise et ses supporters lui ont rendu hommage. Son portrait se trouvait dans l’enceinte du stade. Confectionnée par des membres du Kop Oise, une banderole intitulée « Youcef 10 repose en paix » était déroulée sur la butte située derrière un but. Et lorsque le public du stade des Marais applaudissait pendant une minute juste avant le coup d’envoi du match, on revoyait les images du virevoltant meneur de jeu traversant le terrain le ballon collé au pied, du feu follet enflammant à son démarrage le fameux match de Coupe de France contre Reims (4-1), en janvier 2016. Youcef Touati aurait autant aimé le choc « électrique » entre Chambly et Marseille Consolat qu'il aurait détesté l'après-match nauséabond.

 

Emotion et recueillement au lendemain du décès de Youcef Touati (photo Eric Crémois).

 

L’INVRAISEMBLABLE SCENARIO

Devant 1 044 spectateurs, le FC Chambly était parti pour perdre ce match après avoir encaissé un but à la 23e minute de David Gigliotti (31 ans), ex-joueur de Monaco et de Saint-Etienne, sur la seule véritable occasion marseillaise de la rencontre. A partir d’affaires très mal engagées, on approchait du scénario catastrophe lorsque Simon Pontdemé était expulsé (81e) et remplacé par son copain, le capitaine et défenseur Freddy Rocher. Impossible de faire rentrer Xavier Pinnoteau car Bruno Luzi avait déjà opéré ses trois changements autorisés. A cet instant, qui croyait encore en la victoire ? Certes, un joueur visiteur était exclu à son tour (84e) et les Camblysiens avaient souvent poussé, défi physique à l’appui, mais la défense de Marseille-Consolat se montrait imperméable. Et Grégory Gendrey, l’auteur du triplé face à Belfort (3-2), deux semaines auparavant, voyait trois tentatives échouer face à l’excellent gardien Munoz (27e), lorsqu’un défenseur sauvait sur sa ligne (45e) et en croisant trop sa frappe (75e). Tout à la fin, ce n’était plus un match de foot, c’était une dramaturgie : Thibault Jaques égalisait sur un centre de Benjamin Santelli (1-1, 90e) et Thomas Henry donnait la victoire à Chambly (2-1, 91e) dans une ambiance indescriptible !

 

Thomas Henry, auteur du but de la victoire camblysienne au bout du bout du match (photo Eric Crémois).

 

« PLUS BEAU, IL N’Y A PAS »

« Plus beau, il n’y a pas », glissait joliment Benjamin Santelli après cette fin de partie complètement folle. Le milieu corse, au pied gauche précis, a été l’auteur d’une rentrée très convaincante après cinq mois d’absence. « Le coach nous avait dit de ne rien lâcher. Que si on passait Consolat, qui restait sur cinq matches sans défaite, tout était possible pour la montée. Il reste neuf matches, dont cinq à la maison. A l’avenir, il faut être plus dans l’action que dans la réaction. » Thomas Henry, l’auteur du second but, « à la dernière seconde », se souvient avoir déjà vécu ce type de scénario lorsqu’il jouait pour Beauvais. « ‘’Pado’’ centre, sur sa ligne un défenseur repousse le ballon. Et moi, je n’ai plus qu’à ramasser les miettes. » De son côté, Bruno Luzi racontait : « On a fait un match énorme, on l'a dominé de A à 2, on a malmené cette équipe de Marseille pendant une heure et demie. J’avais demandé aux joueurs d’être des hommes, ils l’ont été. On est encore en vie. »

Son homologue Eric Chelle était l'un des rares provençaux à conserver sa lucidité. « Bien sûr, je suis déçu par le résultat. En cas de victoire, on passait devant Chambly, rappelait le coach. Il nous a imposé un défi physique auquel on a répondu par moments. On a craqué émotionnellement à la fin. »

 

Le défenseur Freddy Rocher, gardien d'un soir après l'expulsion de Simon Pontdemé. Jamais inquiété, mais quelle pression tout de même (photo Eric Crémois).

 

HEUREUSEMENT, LES GENDARMES ETAIENT LA !

Des gendarmes de la brigade de Chambly avaient été appelés après que la tension soit montée d’un cran dans l’environnement du club marseillais, aux alentours de la mi-temps. Les militaires, heureusement, sont restés tard. D’abord pour apaiser la situation à la fin du match lorsque des échauffourées sont survenues, résultat de la frustration ressentie chez des joueurs et dirigeants phocéens. Devant les vestiaires, le climat restait tendu. Une bagarre se produisait entre joueurs des deux camps (Hugo Aine recevait un coup de poing en pleine figure), des dirigeants adverses tenaient des propos menaçants à propos d'un éventuel déplacement du FC Chambly à Marseille Consolat, triste épisode épilogue de cette soirée de tous les excès, parfois magique, parfois détestable.

 

LES RESULTATS DE LA 25e JOURNEE

Vendredi 17 mars (20 heures) : Chambly – Marseille Consolat, 2-1 ; Quevilly-Rouen – Belfort, 4-2 ; Châteauroux – Paris FC, 0-5 ; Dunkerque – Béziers, 3-0 ; Lyon Duchère – Créteil, 2-0 ; Pau – Avranches, 0-0 ; Epinal – Sedan, 1-1 ; Les Herbiers – CA Bastia, 2-0 ; Concarneau – Boulogne-sur-Mer, 3-0.

 

LE CLASSEMENT 

1. Quevilly-Rouen, 44 ; 2. Dunkerque, 43 points ; 3. Chambly, 41 ; 4. Châteauroux, 41 ; 5. Lyon Duchère, 40 ; 6. Concarneau, 39 ; 7. Marseille Consolat, 37 ; 8. Boulogne-sur-Mer, 37 ; 9. Béziers, 34 ; 10. Paris FC, 34 ; 11. Les Herbiers, 31 ; 12. CA Bastia, 30 ; 13. Créteil, 30 ; 14. Pau, 29 ; 15.; 16. Belfort, 24 ; 17. Épinal, 22 ; 18. Sedan, 21.

 

LES MATCHES DE LA 26e JOURNEE

Vendredi 24 mars (20 heures) : Béziers – Chambly, CA Bastia – Quevilly-Rouen, Marseille Consolat – Châteauroux, Belfort – Boulogne-sur-Mer, Avranches – Lyon Duchère, Paris FC – Epinal, Créteil – Les Herbiers, Sedan – Pau.

Samedi 25 mars (15 heures) : Dunkerque – Concarneau.