Le gardien de la mémoire

Le gardien de la mémoire

 

Le Camblysien Jean-Philippe Caron entretient les pierres tombales avec conscience et respect.

C’est bientôt la Toussaint, la ruée traditionnelle et solennelle dans les allées de nos cimetières, les bras chargés de fleurs, pour honorer nos disparus. Les lieux du repos éternel ne sont jamais plus vivants que lors de la Toussaint. Ils ressemblent au périphérique parisien un jour de semaine, à 18 heures, mais, le reste de l’année, ils sont autant fréquentés qu’une route secondaire dans la Creuse. C’est la vie !

Excepté le gardien du cimetière, y-a-t-il un homme qui y passe autant d'heures et de jours que le Camblysien Jean-Philippe Caron, « le gardien de la mémoire » ainsi qu’il a dénommée sa petite entreprise de nettoiement et de réfection des sépultures ?

Sa famille, paternelle et maternelle, est originaire de Cires-lès-Mello et de Mello, dans l’Oise, là où a germé le projet de cette activité secondaire (il est employé au sein de l’entreprise Prodimed, spécialisée dans la conception et la fabrication de dispositifs médicaux, à Neuilly-en-Thelle). « Ma grand-mère est décédée il y a deux ans. Sur la fin de sa vie, j’allais la voir régulièrement, je m’occupais d’elle. Elle me demandait : ‘’ Jean-Philippe tu peux aller au cimetière mettre un coup d’éponge ?’’ En voyant l’état des tombes, cela m’a donné l’idée de me lancer. J’assure le désherbage, un entretien simple comme nettoyer le monument, les plaques au savon noir. » Laver (à haute pression), racler, brosser, lustrer… Sans jamais utiliser un produit chimique. « Je fais aussi de petits travaux de maçonnerie comme recoller les plaques ; de peinture aussi, des lettres que le temps a effacées, refaire une gravure sur un dessin. » 

Il exerce dans le Sud de l’Oise et le Haut Val-d’Oise. Lorsque nous l’avons rencontré, il venait d’achever l’entretien d’une pierre tombale au cimetière de Chambly sur la demande d’une ancienne habitante installée dans le Var. « Une partie de mes clients habitent aux quatre coins de la France. Il y a aussi des gens qui peinent, qui ont des problèmes physiques et ne peuvent plus entretenir une sépulture par eux-mêmes. » Il leur envoie une photo de l’état de la tombe avant et une autre à la suite de son intervention. Jean-Philippe Caron doit à sa réputation naissante de s’être vu confier la restauration de deux monuments aux Morts dans des communes de l’Oise : celui en pierre de Saint-Maximin à Puiseux-le-Hauberger et en granit à Fresnoy-en-Thelle, « pour refaire des gravures, récréer des noms. » Pour sauvegarder la mémoire. 

. Tarifs à partir de 65 €. Facebook : https://www.facebook.com/legardiendelamemoire.lgdlm