À la rencontre de « Poupou », véritable légende vivante !

À la rencontre de « Poupou », véritable légende vivante !

 

Raymond Poulidor dédicace son coffret (livre et DVD), jeudi 19 et vendredi 20 octobre, à l’espace culturel du Centre E. Leclerc de Chambly. L’occasion de partager un excellent moment avec « l’éternel second » du Tour de France.

 

Deux jours de dédicaces dans un même lieu, c’est exceptionnel ! C’est le cas de Raymond Poulidor (81 ans) qui recevra ses supporters (et ses lecteurs) jeudi 19 et vendredi 20 octobre à l’espace culturel du Centre E. Leclerc. Il prendra le temps de signer son coffret (un livre et un DVD), entre 10 heures à 19 heures…

Raymond Poulidor est monté à huit reprises sur le podium du Tour (2e en 1964, 1965, 1974 ; et 3e en 1962, 1966, 1969, 1973, 1976) sans jamais porté le maillot jaune. Une incongruité qui, avec sa longévité (18 saisons dans le peloton professionnel), a bien sûr, très fortement contribué à sa légende.

Le très « poupoulaire » coureur est une affaire qui roule pour son éditeur, Mareuil. Au total, Raymond Poulidor a vendu près de 150 000 livres ! Le record des ventes en une seule journée s’est tenu il y a quelques années à Vélizy 2. « J’ai arrêté avant la fin car je ne pouvais plus écrire tellement j’avais mal à la main, surtout que mes dédicaces sont assez longues, je les personnalise souvent. » Vous vous apercevrez aussi que l’affable octogénaire aime raconter des anecdotes. En attendant ces deux journées à Chambly (où il a déjà fait étape en 2011), en voici un échantillon…

 

« Pendant le Tour, les astres m’étaient défavorables »

« Mon directeur sportif Antonin Magne avait toujours avec lui un pendule. Lors d’une partie de pêche, il me fait cet aveu : ‘’Raymond, en juillet les astres vous sont très défavorables.’’ Il me l’avait dit seulement quand j’étais en fin de carrière pour préserver mon moral. » Magne lui avait assuré aussi : « Si le Tour avait eu lieu en juin, pas de problème vous l’auriez gagné. »

 

« J’estime que j’ai eu beaucoup de chance »

« On dit souvent : “Poulidor le malchanceux”, au contraire j’estime que j’ai eu beaucoup de chance. Car j’aurais pu mourir deux fois. En 1968, quand je suis renversé par une moto (alors qu’il allait enfin gagner le Tour), et en 1973 dans la descente du Portet-d’Aspet. Quand je pense à la malchance, je songe à Roger Rivière, en passe de gagner le Tour en 1960, victime d’une grave chute dans la descente du col du Perjuret qui le laissa paralysé. »

 

« Pour moi tout était secondaire »

A son époque, les journalistes interviewaient les coureurs dans leur chambre d’hôtel, après une étape du Tour de France. « Quand la journée s’était mal passée pour moi, ils pensaient découvrir un homme abattu. Pas du tout, pas du tout ! Il faut savoir que je ne me suis jamais levé le matin en disant : ‘’Je vais gagner’’. Pour moi, tout était secondaire. Parfois mes équipiers me reprochaient de ne pas rouspéter parce que nous étions logés dans un ‘’routier’’ et que je ne m’en plaignais pas. Aujourd’hui encore, dormir dans un 4 étoiles ou un ‘’routier’’, ça m’est égal. » Il dit que cette indifférence provient de ses origines, la vie à la ferme, la dure existence des paysans…

 

Le célèbre coude-à-coude entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, dans la montée du Puy-de-Dôme, lors du Tour 1964.

 

« On trouve tout à la Samaritaine »

Peut-être certains d’entre vous se souviennent d’une publicité à la télé au début des 70, mettant en scène Raymond Poulidor avec un maillot jaune… « En 1971, je ‘’tourne’’ pour la Samaritaine, raconte-t-il. Je descends les Champs-Elysées à vélo, dans une tenue rouge, j’entre dans le grand magasin et j’en ressors avec un paquet à la main. » Puis il en sort un maillot qu’il enfile en souriant et répète le célèbre slogan de l’époque : « On trouve tout à la samaritaine. » Il vante aussi les rasoirs Bic. Le directeur commercial de la société lui dit : « Le baron Bich n’a pas pu t’avoir comme coureur, il aimerait t’avoir pour représenter la marque. Il lance un nouveau produit, un rasoir jetable. » 

Raymond raconte la suite : « La pub devait passer dans les salles de cinéma, pendant l’entracte, avec des affiches dans le métro. Cela m’embêtait de la faire car je courais pour Mercier et, dans le peloton, Bic était notre concurrent. Je donne un prix élevé, persuadé qu’on me répondra non. Le directeur commercial me dit : ‘’C’est d’accord, tu passes demain au siège pour signer le contrat.’’ Mon plus gros contrat. » 

 

« J’ai fait 55 fois le Tour de France »

Raymond Poulidor a participé au Tour de France à 55 reprises ! « Y en a qui me disent : ‘’Vous avez fait plus de 50 Tours ? On sait que vous êtes endurant, mais quand même…’’ Alors je leur explique que j’en ai fait aussi en voiture », rapporte ce pince-sans-rire. Voici le décompte : 14 comme coureur (le premier en 1962, le dernier en 1976), 1 à vélo mais, hors compétition (en 1971, pour donner ses impressions à la radio), 40 comme suiveur, notamment pour LCL, la banque marraine du maillot jaune. « J’aime traverser nos villages, retrouver les gens sur le bord de la route, faire des rencontres inattendues… »

Depuis 1962, il n’en n’a raté un seul, celui de 1987, qui partait de Berlin. « L’un des responsables d’une station de radio m’avait engagé pour ce Tour. J’ai signé le contrat. A l’approche du Tour, pas de nouvelles, alors je suis monté à Paris pour en savoir plus. On m’a dit : ‘’Désolé M. Poulidor, votre contact est parti avec la caisse’’. C’était un truand, il avait embarqué le budget, dont ma part, un Limousin en plus ! Je suis resté chez moi, j’étais malheureux de ne pas être dans le Tour, ç’à été mes pires vacances. »