Raymond Hamel, une vie de Bois-Hourdy

Raymond Hamel, une vie de Bois-Hourdy

 

Il est au volant du premier tracteur de la cavalcade qui commence à 13 h 30 ce dimanche 5 mars, celui du char de la déesse et des demoiselles d’honneur. Âgé de 71 ans, Raymond Hamel a toujours la passion du Bois-Hourdy chevillée au corps. Malgré son dos…

 

Il va sûrement grimacer ce dimanche 5 mars en montant sur son tracteur, le tracteur numéro 1, celui de la déesse et des demoiselles d’honneur, car Raymond Hamel est en délicatesse avec son dos et la pluie, ça n’arrange rien... « Je suis repassé sur le billard en nombre », dit-il. Cependant ce bénévole sensible à l’associatif demeure fidèle à son poste depuis trente-six ans ! « Pendant une quinzaine d’années, j’ai conduis le tracteur du CLEC, puis celui de la déesse. » Tâche de plus en plus compliquée, il s’occupe aussi de dénicher ces engins agricoles en voie de disparition ou que les propriétaires sont de moins en moins souvent disposé à prêter. « Il y a dix chars, j’ai trouvé sept tracteurs, les trois autres proviennent des services techniques des villes de Chambly, Bornel et L’Isle-Adam », détaille-t-il. Autre mission de première importance, Raymond Hamel cherche des arbres. Comment peut-on imaginer le Bois-Hourdy sans son chêne légendaire ? Grâce à ses bonnes relations avec une propriétaire de Ronquerolles, Madame Massin, il dispose d’une réserve jusqu’en 2018. Et après ? C’est l’inquiétude.

 

Raymond avec son fils Bruno, auteur d'une invention sur le char de déesse qui devrait être très remarquée ce dimanche 5 mars lors de la cavalcade (photo J.-L. G.).

 

Raymond est également commis pour se procurer de la paille. Soixante-quinze petits ballots pour le bonhomme de paille et assurer le départ du feu, mardi 28 février, achetés un cultivateur de Bernes. Chez un autre, de Fresnoy-en-Thelle, il a récupéré 700 kilos pour embraser l’arbre légendaire ce dimanche. En l’écoutant, son sent sa passion indéfectible pour le Bois-Hourdy, mais voilà, « je vieillis, j’ai 74 ans et mon dos… », lâche-t-il en le tenant avec une main. Il paie cash la note d’une vie de labeur, d’entretien des voies au district SNCF de Persan-Beaumont. « Les ballasts, les traverses pendant la journée et le soir, après le travail, on récoltait les betteraves avec ma femme. Et puis du bois, beaucoup de bois, une année j’ai fait 100 stères de bois (100 m3)… Fallait bien ça pour s’acheter une maison », explique-t-il. Originaire de Quend, dans la Somme, Raymond Hamel s’est installé à Chambly en 1966 après son service militaire. Un demi-siècle de vie camblysienne. Presque autant de Bois-Hourdy et, dans son cas, de « Bois-(dég)Hourdy ».