Gloire aux Briolins !

Gloire aux Briolins !

 

Une sortie rêvée pour Karrar Hammodi, un retour réussi pour Grégory Robinet : les combattants de Bruyères ont enflammé la soirée-évènement de MMA, samedi 11 février, à Beaumont.

Une passion pour certains, une découverte pour beaucoup. Samedi 11 février, la soirée très réussie de l’Hexagone MMA Challenge a fait le plein, salle Léo-Lagrange, à Beaumont, dans une ambiance survoltée et bon enfant autour de l’octogone. Parmi les 700 spectateurs, de nombreux habitants de Bruyères-sur-Oise étaient venus encourager deux athlètes de la commune et acteurs des deux combats vedettes (catégorie des lourds) de cette grande « première » dans le Val-d’Oise : Karrar Hammodi, qui faisait ses adieux à la compétition, à 37 ans, et Grégory « Robson » Robinet.   

Dans la cage, Karrar Hammodi a triomphé d’Anthony Sarais après un bref mais très spectaculaire combat (photo J.-L. G.).

 

Karrar Hammodi affrontait Anthony « Big Boi » Sarais, beaucoup plus lourd que lui 120 kilos contre 107. Ce dernier est un spécialiste du grappling, qui englobe des techniques de soumission au sol, son arme numéro un. Et justement, dès l’entame, le lutteur immobilisait Karrar Hammodi dans un coin de la cage et lui assénait des coups de genoux dans les flancs. Le Briolin était pris dans les rets de son adversaire. Quel guêpier ! L’inquiétude se répandait dans les travées et grandissait. Et si le dernier combat de leur idole devait s’achever par une défaite rapide, totale ? « Karrar, sors de là ! », entendait-on comme des suppliques de la part de ses supporteurs. Enfin, l’arbitre lui permettait de se relever, mais son imposant rival avait déjà marqué des points importants.

Salle Léo-Lagrange, à Beaumont, plus de 700 spectateurs ont assisté à cette première soirée de MMA dans le Val-d’Oise (photo J.-L. G.).

 

Quand il évoque sa carrière (c’était son douzième combat professionnel), Karrar Hammodi raconte qu’il aime les oppositions qui durent car il va au bout de lui-même. Se défoncer, dépasser ses limites, c’est l’axiome de sa vie. Mais, cette fois-ci, le danger était trop important de laisser traîner les choses et de risquer de continuer à s’exposer au sol. Cette rencontre, il lui fallait l’abréger. Tout juste remis sur ses jambes, le puncheur distribuait une série de coups de poing qui faisaient mouche au visage. Anthony Sarais était K.O. debout. Il saignait. L’arbitre stoppait la rencontre. Tonnerre de joie dans la salle. « Il voulait m’envoyer à la retraite, j’y suis allé sans lui », s’amusait-il. « J’ai failli l’avoir, j’ai perdu par manque d’expérience », lâchait son rival.

Grégory Robinet a réussi son grand retour en dominant Maxime Fondop (photo J.-L. G.).

 

Ancien judoka, le maire de Beaumont Jean-Michel Aparicio enlaçait le héros des Briolins. Karrar avait une pensée émue pour un ami disparu. Il remerciait ses proches, ses fans, la direction de Cercle Vert (il est salarié chez l’un de ses sous-traitants, SBJ Transport), « une vraie famille », soulignait-il. « J’arrête avec toute ma tête », se félicitait-il face à l’impitoyable dureté du MMA où (presque) tous les coups sont permis. Mercredi 15 février (20 h 50) sur France 3, dans l’émission Tout le Sport, sera présenté un reportage sur Karrar Hammodi, sa préparation, son ultime défi...

Le dernier combat mettait en scène le sculptural Maxime Fondop, 27 ans, 1 mètre 94, 111 kilos, ancien gardien de football professionnel d’origine camerounaise. Face à cette montagne de muscles, Grégory « Robson » Robinet n’était pas le favori, d’autant que le pensionnaire de la prestigieuse MMA Factory Paris n’avait pas combattu depuis plusieurs années. Mais ce n’est pas un Robinet d’eau tiède qui se démultipliait dans la cage. Au deuxième round, « Robson » soulevait le géant. La tribune explosait de joie et entonnait : « Nous sommes les Briolins ! Et nous allons gagner ! » Et les deux champions de Bruyères gagnèrent !

Jean-Michel Aparicio, le maire de Beaumont, partage la joie de Grégory Robinet (photo J.-L. G.)