Un olivier, arbre de la paix, planté à Beaumont

Un olivier, arbre de la paix, planté à Beaumont

 

Pour la première fois, la Ville de Beaumont a commémoré la fin de la guerre d’Algérie un 19 mars. Un olivier, arbre de la paix, a été planté dans le parc de l’hôtel de ville.

Une stèle avec cette citation d’Albert Camus gravée dessus : « La paix est le seul combat qui vaille d’être mené. » Un arbre. L’arbre de la paix, un olivier. « Un symbole très fort : un olivier planté ce jour va prendre racine sur notre territoire. Comme beaucoup de Beaumontois aujourd’hui, il vient du Sud et trouvera dans notre Nord du Val-d’Oise, presque en Picardie, un terrain favorable à grandir, s’épanouir et prendre force et vigueur pour de longues années », a souligné le maire de Beaumont, Jean-Michel Aparicio.

L’olivier, « arbre de la paix », dans le parc de la mairie (photo J.-L. G.)

 

Une stèle et un arbre : le décorum de la cérémonie qui s’est déroulée ce dimanche 19 mars, dans le parc de l’hôtel de ville. « La date du 19 mars 1962 correspond à l’arrêt officiel des combats et permet aujourd’hui de commémorer ensemble les victimes de cette guerre », a insisté Jean-Michel Aparicio. C’est la première fois, dans son histoire, que la Ville rendait, hommage, ce jour-là, « à l’ensemble des victimes de cette guerre : jeunes Français du contingent dont 25 000 perdirent la vie, victimes civiles algériennes qui se comptent par centaines de milliers officiellement et beaucoup plus probablement. Cette date du 19 mars, poursuivait-il, est le premier pas d’un désir de paix et de reconstruction, le signe d’une relation apaisée entre les parties impliquées dans le conflit. Cette promesse eut son lot d’échecs, d’attentats et de violences inacceptables dans les semaines qui suivirent les accords d’Évian, mais rien ne pouvait enrayer le processus de décolonisation en Algérie. »

Le sénateur Alain Richard se recueille devant la stèle avec deux membres du Conseil municipal des jeunes. L’ancien ministre de la Défense a rendu hommage « aux jeunes appelés de la ‘’génération du feu’’ qui se sont comportés avec courage et servi leur pays dans des conditions douloureuses » (photo J.-L. G.).

 

L’adjoint au maire Dominique Pyck, qui dirigeait la cérémonie, a chanté « La Marseillaise » a cappella. Dans le public se trouvaient le sénateur Alain Richard, la conseillère régionale Carine Pellegrin, le maire de Bruyères Alain Garbe, le maire de Bernes Olivier Anty, plusieurs élus beaumontois, des représentants de la Fédération des musulmans de France, le capitaine de gendarmerie Jean-Michel Picot, le lieutenant des sapeurs-pompiers, Franck Thomas (sapeurs-pompiers)…

Élus et représentants des corps constitués pendant « La Marseillaise » (photo J.-L. G.).

 

« Je suis fier d’avoir appartenu au gouvernement qui a présenté le projet de loi pour la date du 19 mars », déclarait Alain Richard, ministre de la Défense du gouvernement Jospin, entre 1997 et 2002, sous la présidence de Jacques Chirac.  Petit rappel historique. L’ensemble des députés et sénateurs avaient voté la loi du 18 octobre 1999 qui reconnaissait officiellement l’existence de la guerre d’Algérie. Mais un désaccord portait sur le choix d’une date commémorative. La gauche (alors majoritaire) voulait celle du 19 mars. Refus de la droite. Le projet de loi présenté par le gouvernement de Lionel Jospin avait été adopté par l’Assemblée nationale et allait être présenté au Sénat. En 2002, l’élection présidentielle stoppa net le processus. Réélu, Jacques Chirac choisit comme date commémorative de la guerre d’Algérie le 5 décembre, jour de l’inauguration du Mémorial militaire du quai Branly, à Paris, dédié aux guerres de la décolonisation. Dix ans plus tard, avec l’arrivée au pouvoir de François Hollande, la nouvelle majorité de gauche reprit le vote du projet de 2002. La FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) représentée par trois porte-drapeaux, ce dimanche à Beaumont, obtenait satisfaction. Ce qui n’était pas le cas d’autres associations patriotiques. Ainsi la section de Persan-Beaumont de l’Union nationale des combattants était-elle absente de la cérémonie.