Le Bois-Hourdy, une passion partagée

Le Bois-Hourdy, une passion partagée

 

En attendant sa 769e édition (28 février au dimanche 5 mars), la grande fête populaire a fait salle comble, vendredi 10 février, pour une conférence inédite à Chambly.

Le nombre de chaises était insuffisant à l’espace François-Mitterrand, la grande salle de l’hôtel de ville de Chambly, dans la soirée du vendredi 10 février. Et lorsque tout le monde ne peut s’assoir c’est le signe d’un succès populaire. La conférence sur les origines et l’histoire du Bois-Hourdy a attiré 110 personnes pour écouter le récit passionnant des membres du Cercle beaumontois du patrimoine. En attendant la 769e édition de la grande fête populaire du mardi 28 février au dimanche 5 mars. Faire vivre la tradition et la pérenniser comme ils le font si bien malgré la difficulté de la tâche, c’est avec cet volonté que le Comité d’organisation du Bois-Hourdy s’est ouvert à ses voisins beaumontois qui avaient dépêché leur secrétaire Olivier Drouet, chargé du diaporama, et deux oratrices. Marlène Herlem est enseignante, chargée des expositions historiques à la Maison des artistes et du patrimoine, à Beaumont. Laurence Duvivier-Tomaszczyk est historienne de formation. Elle est bien connue à Chambly puisqu’elle dirige l’école Roger-Salengro. D’où la participation d’une dizaine d’élèves de CE 2 dont la salle était décorée de blasons médiévaux de leur fabrication. Ils ont aussi évoqué la pièce de théâtre qu’ils préparent : « Chambly à travers le Temps ». Céline Fauvel, la présidente de l’Association des parents d’élèves, a détaillé la décoration du char de l’APE. Comme il l’avait fait à Beaumont deux semaines plus tôt pour le premier volet de cette conférence, Florent David a présenté son film sur l’édition de 2016 du Bois-Hourdy consacré notamment à la cavalcade. Des extraits ont été projetés en attendant sa sortie en salle prochainement.

 

De gauche à droite : Marie-Thérèse Lavoine, Christian Piocelle, Mégane Martin, Jean-Luc Ledez, Marlène Herlem et Laurence Duvivier : deux associations pour une belle soirée (photo J.-L. G.).

 

On répète souvent que l’Histoire est une éternelle répétition. La problématique d’obtenir un chêne dans deux ans qui se pose aujourd’hui aux organisateurs de la fête avait déjà cours au XVIe siècle. « Il faut trouver du bois et avoir les autorisations de l’Etat d’en couper, expliquait Laurence Dumesnil-Tomaszczyk. Chambly obtient ce doit, seulement pour le Bois Hourdy, et l’Eglise en mai et juin pour orner les lieux saints. » Nous sommes en l’an 1700 et l’on se fournit dans le bois de Champagne. « Mais en 1726, sous Louis XV, il n’y a plus de bois, la Ville perd son procès après l’avoir gagné. » Au grand mécontentement des sœurs, des garnements, armés de fusils, vont quand même se servir… « Vingt ans plus tard, en 1746, Monsieur Marty donne des quartiers de bois et offre des cocardes blanches – il n’y avait pas encore de déguisement, soulignait la narratrice. Après la Révolution, deux arbres de la fraternité et la liberté son coiffés d’un bonnet rouge. »

Dans la belle équipe du Bois-Hourdy, présidée par Jean-Luc Ledez, chacun a un rôle bien précis, et il a été rappelé à l’assistance. Au dernier jour de la fête, Christian Piocelle réveille les habitants de bon matin depuis quarante-trois ans. Marie-Thérèse Lavoine habille et guide la déesse et ses dauphines depuis 1993… Dans la salle, le maire David Lazarus et le député Michel Françaix ont apprécié l’esprit de cette soirée née d’une fructueuse coopération entre deux associations au service des habitants.

 

Fabriqués par des élèves de l’école Roger-Salengro, des blasons médiévaux étaient exposés à l’espace François-Mitterrand (photo J.-L. G.).