La Boulangerie-pâtisserie Boulay, place du Beffroi, à Beaumont, est la première dans le Val-d’Oise à adhérer à une démarche solidaire envers les agriculteurs qui sont malmenés par les cours du blé.
Depuis le mercredi 29 novembre, les clients sortent de la Boulangerie Boulay avec une baguette « agri-éthique », dont le blé a poussé aux portes du Gâtinais, de la Beauce et de l’Hurepoix.
L’établissement de la place du Beffroi, à Beaumont, est le premier dans le Val-d’Oise (57 en Île-de-France) a adhéré à cette démarche solidaire et contrôlée, un commerce équitable qui garantit le revenu des agriculteurs, préserve l’emploi local et agit pour l’environnement (mise en place d’actions permettant un gain environnemental pour l’eau, l’air, le sol).
« M. Boulay est client chez nous, on lui a proposé cette démarche d’achat de farine », explique Mahjouba Fouché, conseillère en vente des Moulins Fouché, à La Ferté-Alais (Essonne). « J’ai trouvé ça génial ! s’enthousiasme le boulanger qui travaille déjà avec les primeurs locaux pour ses patisseries et sandwiches. Les agriculteurs font des heures pas possibles, et souvent pour la gloire... Là, c’est bien pour tout le monde, et bien sûr pour le consommateur : on sait où le blé est produit, en circuit court, il y a un suivi, des normes strictes… » énumère ce jeune entrepreneur de 33 ans issu d’une génération sensible aux enjeux environnementaux.
Tout part de la coopérative agricole Île-de-France sud, installée à Etampes (Essonne). Elle regroupe 450 céréaliers en Île-de-France, principalement en Essonne. « On a sélectionné les 100 qui correspondaient le plus à cette démarche agri-environnementale, précise Patrick Beauvillard, commercial de cette coopérative. Ils fournissent chacun 30 tonnes. Le blé est 100 % français, un blé de force pour le pain, avec des règles environnementales plus importantes en France que partout ailleurs. Les agriculteurs sont dans le rouge depuis trois ans : ils vendent au prix de 135 € la tonne de blé dont la production leur coûte 165 €. Avec le pacte Agri-éthique, ils reçoivent 180 €. »
Un prix fixe qui leur permet de ne pas subir les variations négatives du cours du blé. Selon les spécialistes le surcoût est dérisoire : 1 centime d’€ d’augmentation pour la baguette de pain dont Frédéric Boulay n’a pas tenu compte. Son prix ne bougera pas durant les trois années à venir : 85 centimes. « Et si, en plus, les gens aiment cette façon de consommer… », sourit-il.