L'ingénieux docteur Senlecq

L'ingénieux docteur Senlecq

 

L’exposition « Louis Senlecq (1880-1950), chirurgien, témoin de la guerre 14-18 », à présentée L’Isle-Adam, montre combien le médecin adamois était sensible au sort des hommes.

 

Ne tardez pas ! Louis Senlecq est à l’honneur, jusqu’au mardi 7 février, dans le musée qui porte son nom. Et samedi 4 février, sa petite-fille Hélène Grange, commissaire de l’exposition, sera votre guide à partir de 15 heures pour une visite commentée. Intitulée « Louis Senlecq (1880-1950), chirurgien, témoin de la guerre 14-18 », l’exposition présente du matériel médical ayant appartenu au médecin ainsi que des photos réalisées par cette personnalité adamoise pendant la Grande Guerre. Dans cette valise se trouve le nécessaire pour procéder à des amputations des blessés de retour du champ de bataille. Elle lui a été offerte en 1917 par un médecin allemand qu’il venait de soigner. Cette guerre était mondiale : « Souvenirs bien affectueux d’un jeune blessé russe », est-il écrit sur une carte postale datée du 1er décembre 1916. 

 

Louis Senlecq (au centre), le chirurgien adamois.

 

La voiture des rayons X circule d’hôpital en hôpital et se fait souvent attendre. Devant l’afflux de blessés aux jambes, le docteur Senlecq entreprend, lors d’une permission à L’Isle-Adam, d’acheter un appareil de radiologie avec l’aide financière de ses amis, et le ramène à Maxéville, en Lorraine, où il est basé. Le conflit est comme un laboratoire pour l’ingénieux médecin âgé d’une trentaine d’années. Le 20 mars 1915, sur une carte envoyée à Lucienne, son épouse, il lui présente son invention. « Voici mon appareil de ma fabrication et de ma composition pour fracture compliquée de cuisse. Il revient à 15 francs et est fait de tubes, tringles à rideaux et tringles d’escaliers. J’ai trois appareils de cette sorte sur mes blessés et j’en suis très content. » Comment évacuer les blessés lorsque les civières restent bloquées dans les tranchées ? Il imagine une suspension et finit par créer le brancard hamac qui s’accommode des méandres du terrain. Son blessé le plus célèbre est Charles Nungesser, l’héroïque aviateur (cinq citations, 45 victoires homologuées). L’as est âgé de 23 ans sur cette photo (le troisième à la gauche de Louis Senlecq) prise lors d’un bombardement, le 24 janvier 1916, dans une cave, où le médecin touche-à-tout a amené l'électricité, le chauffage, les lits et les bancs. Tout le confort, si l’on ose dire…

 

Louis Senlecq (à l’extrême gauche) et sur sa droite, avec une canne, le célèbre aviateur Charles Nungesser, dans une cave lors d’un bombardement, en 1916.

 

. Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, 31 grande rue, à L’Isle-Adam (01-74-56-11-23). Ouvert de 14 h à 18 h. Entrée : gratuit pour les Adamois, les moins de 18 ans et les étudiants en arts plastiques et histoire de l’art, et le premier dimanche de chaque mois. Plein : 4,20 € ; réduit : 3,30 €.