C'est parti pour le Bois-Hourdy !

C'est parti pour le Bois-Hourdy !

 

La 769e édition a commencé dans la joie, malgré le froid, en cette soirée du mardi 28 février, avec l’édification du chêne et l’embrasement du bonhomme de paille.

Comme chaque année, les Camblysiens étaient au rendez-vous de « leur » fête, toujours prompts à célébrer le légendaire Bois-Hourdy. Malgré le vent glacial qui mordillait les visages et engourdissait les pieds, ils étaient des centaines, sûrement plus d’un millier, à assister à l’embrasement du bonhomme de paille, le fameux Caremprenant, en cette soirée du mardi 28 février, autour de la place de l’Hôtel de Ville. En ce Mardi Gras, le Bois-Hourdy a démarré. Et il trouvera son apothéose dans un autre bûcher, celui de l’arbre légendaire, l’arbre abattu en forêt de Ronquerolles et ramené sur une remorque jusqu’à Chambly puis érigé près du Caremprenant.

 

Oh hisse, les enfants ! (photo J.-L. G.).

 

Durant la journée, déguisés, costumés, les enfants des écoles avaient participé au défilé de la Saint-Sabot dans les rues de la commune. Toujours impressionnés par ce géant de paille dont l’habillage (tête et mains) relevait de la confection très réussie, comme chaque année, de l'un des employés municipaux dévoués à la grande fête populaire, Patrick Marie. A la tombée de la nuit, les musiciens occupaient la scène et réchauffaient les cœurs sur le parvis de la mairie. Pendant que ses collègues s’affairaient autour du vieux chêne au tronc encerclé de feuilles, ils lui redonnaient toute sa fierté en le redressant avec l’aide symbolique des élus et de la population tirant fermement sur deux cordes.

 

A nouveau debout, le chêne retrouve sa fierté (photo J.-L. G.).

 

Quelques instants plus tard, on entendait résonner le bruit du tambour. Derrière lui scintillait une flamme dans l’obscurité. Selon un scénario très codifié, suivaient la déesse de cette 769e édition, Louise Delacour (17 ans), tenant le bras du maire David Lazarus. Ils précédaient les demoiselles d’honneur, Emma Kerbark et Valentine Billecoq, en compagnie du député Michel Françaix et du président du Comité d’organisation Jean-Luc Ledez. Le commandant Florian Soulier n’était pas loin. Après sept tours du Caremprenant, en plusieurs endroits, aidée du sapeur-pompier de service, la déesse allumait le bûcher. Le feu dévorait la paille sous le regard émerveillé de la petite Carla et de tous les enfants de Chambly biberonnés aux traditions séculaires comme jadis leurs aînés.

 

Le porteur de la torche, doyen des sapeurs-pompiers, précède le maire et la déesse en direction du bonhomme de paille (photo J.-L. G.).

 

Mais l’un d’entre eux était absent, cruellement absent, de la colonne des fidèles pour lancer les festivités. Dans la matinée, Christian Piocelle a été victime d’un malaise cardiaque et transporté à l’hôpital de Pontoise. Très connu dans la ville, ce musicien a longtemps joué du clairon, de la trompette de cavalerie et du cor de chasse. Depuis quarante-trois ans, il réveille la population dès 5 heures du matin, lors de la dernière journée du Bois-Hourdy où le chêne est livre à son tour aux flammes. Dimanche prochain, il manquera à tous ses nombreux amis.

 

Le Caremprenant se consumme dans la nuit camblysienne (photo Hélène Gatellier).