Le maire du XXe siècle à Beaumont

Le maire du XXe siècle à Beaumont

 

« Élevez vos enfants dans l’amour de la paix, dans l’amour de l’humanité toute entière », est-il écrit sur la tombe d’un grand maire de Beaumont : Louis Roussel (1876-1952).

Dans le cimetière de Beaumont, sur la tombe de Louis Roussel (1876-1952), la curiosité vous invite à découvrir deux citations creusées en lettres d’or dans le marbre. À gauche, celle de l’ancien maire de la commune : « Nous ne conjuguons pas le verbe aller au peuple, nous sommes du peuple des travailleurs ». À droite, celle du secrétaire général du syndicat national des instituteurs qu’il fut avant d’administrer la ville, jusqu’au jour de sa mort, le 24 juillet 1952 : « Élevez vos enfants dans l’amour de la paix, dans l’amour de l’humanité toute entière ». C’était la moindre des choses de donner son nom à une école car, outre l’enseignant précoce (dès l’âge de 19 ans), qui fit beaucoup pour sa corporation, Louis Roussel était surtout un humaniste. Après une carrière syndicale nationale, plutôt  l'acte d’une inébranlable foi militante, il avait pris sa retraite dans sa chère ville de Beaumont et y mena avec succès la liste SFIO (Section française de l’internationale ouvrière, devenue le Parti socialiste en 1969), lors des élections municipales de 1935, en se positionnant farouchement « contre le fascisme et pour le désarmement ».

« Avec dix-huit ans de mandats seulement interrompus par la mise en place – éphémère – du Comité de libération en 1944, Louis Roussel détient le record de longévité des maires de Beaumont-sur-Oise, et ce, durant une période difficile de notre histoire », écrit dans son ouvrage « 150 ans d’histoire beaumontoise », paru en 2000, l’un de ses successeurs, Fabrice Millereau, qui battra ce record (25 ans entre 1989 et 2014).

Face à l’occupant, Louis Roussel a beaucoup fait pour rendre la vie de ses administrés la moins pénible possible. « Maire avant la guerre, maire durant la guerre, maire de la reconstruction  d’après-guerre, il est l’une des grandes figures de la vie locale du XXe siècle », souligne Fabrice Millereau à propos du vainqueur des communistes aux élections de 1945. Il est même certainement LE maire de Beaumont du siècle passé.

Pardon, pour cette observation, à ce champion de la laïcité, mais celui qui construit des écoles (Kergomard, un centre d’apprentissage devenu le lycée d'enseignement professionnel) n’est-il pas un saint homme ?