Nathalie Groux, le maire de Beaumont, le mardi 29 novembre, lors de la signature de la convention de coordination entre la Gendarmerie nationale et la Police municipale (photo ville de Beaumont).
Après deux séances annulées sur fond de violences dans le quartier de Boyenval, les élus beaumontois se retrouveront le jeudi 8 décembre, en mairie.
A la suite d’un regain de violences dans le quartier de Boyenval – où l’on demande la vérité sur la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet dernier –, Nathalie Groux avait publié une lettre ouverte distribuée à ses concitoyens, les 25 et 26 novembre derniers, dans laquelle le maire (UDI) de Beaumont-sur-Oise soulignait : « Je tiens à vous informer qu’un Conseil municipal se tiendra prochainement et j’appelle solennellement les uns et les autres, notamment au sein du Conseil, à faire preuve du sens des responsabilités et de la retenue qui s’imposent aux élus ». Cette date a été fixée en accord avec les services de l’Etat, au jeudi 8 décembre. Ce soir-là, Nathalie Groux sollicitera de la part des élus « l’octroi de la protection fonctionnelle pour me permettre de faire valoir mes droits et me défendre au même titre que les agents à qui nous l’avons accordée. » C’est cette décision qui avait incité des membres de la famille Traoré et leurs soutiens à manifester devant la mairie le 17 novembre dernier. La soirée s’était achevée par des scènes de violence à Boyenval. L’opposition demande au maire de renoncer à cette délibération qui consiste à faire financer par la collectivité ses frais de justice, diverses plaintes.
Policiers municipaux
décorés, médiateur nommé
Les deux précédentes séances du Conseil ont été annulées. La première, le 17 novembre, car le quorum n’avait pas été atteint à la suite du départ des membres l’opposition. La seconde, le 22 novembre, ajournée par la Municipalité elle-même, car, expliquait Nathalie Groux dans sa lettre, « les renseignements portés à ma connaissance sur les risques encourus tant pour vos biens privés que pour les biens publics mais aussi pour la sécurité des personnes, m’ont amenée à reconsidérer la situation, avec les membres de majorité municipale ».
Mardi 29 novembre, le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, s’était déplacé à Beaumont pour signer une convention de coordination entre la gendarmerie nationale et la police municipale de Beaumont, et remettre une médaille « pour acte de courage et de dévouement » à quatre policiers municipaux, dont trois d’entre eux ont été légèrement blessés dans les échauffourées du 17 novembre. Jean-Yves Latournerie a annoncé qu’il avait confié à une gendarme réserviste, originaire de Beaumont, un rôle de médiateur. Mission importante consistant à « tisser des relations apaisées entre force de l’ordre et habitants du quartier de Boyenval ». « Elle est de la même génération qu’une partie des membres de la famille Traoré, elle est allée à l’école avec eux », a relevé le commandant du Groupement de gendarmerie du Val-d’Oise, le Colonel Charles-Antoine Thomas.
La décision du Conseil départemental d’installer une assistance sociale à la Brigade de gendarmerie de Persan va également dans le bon sens. Pour renouer, coûte que coûte, le dialogue.
Mardi 29 novembre, Jean-Yves Latournerie, préfet du Val-d’Oise, a décoré quatre policiers municipaux (photo ville de Beaumont).
. La gendarmerie du Val-d'Oise recherche des témoins et toute information utile dans le cadre de l'enquête ouverte suite à l'incendie d'un bus et aux faits de violences survenus au quartier de Boyenval dans la soirée du mercredi 23 novembre 2016. Contacter le 01-30-75- 56-00.
