« Un républicain perdu »

« Un républicain perdu »

 

Dans une lettre postée sur son compte Facebook, Laurent Napione (UDI), 43 ans, adjoint aux finances à Beaumont depuis janvier dernier, exprime sa frustration avant le second tour de l’élection présidentielle le dimanche 7 mai.

« J’ai longuement réfléchi à mettre un post après le 1er tour tant les choix qui me sont proposés ne me correspondent pas. Je suis un centriste dans l’âme et encarté à l’UDI. Je considère que les bonnes idées se trouvent aussi bien à droite qu’à gauche. Le bon sens n’a pas d’étiquette politique. Mon choix semblerait donc facile, voter Macron. Mais non, comme beaucoup, je suis écœuré de la manière dans ce choix nous a été imposé ; … ; Né à Beaumont sur Oise, ayant vécu dans le quartier du village a Persan, deux villes tristement célèbre après la mort du jeune Adama, j’ai souhaité, comme bon nombre de jeunes de ma génération, m’investir dans la vie politique. J’ai eu la chance et le bonheur de grandir parmi cette génération issus de l’émigration mais également de chance de côtoyer ceux issus de parents plus aisés lorsque j’ai étudié au lycée. Nous étions athées, musulmans, juifs, orthodoxes, témoins de Jéhovah… blanc, noir, jaune, gris, vert… et aucun de nous critiquaient ou tout simplement s’interrogeaient sur les appartenances religieuses, ethniques de l’autre… Nous étions tous fiers d’être Français. Comme Mr Macron, j’ai travaillé dans la banque. J’ai longtemps investi sur les marchés financiers et spécifiquement sur les marchés émergents. Certes, je ne suis pas fier d’avoir participé aux rachats des autoroutes de France (oups ! désolé !), mais fier d’avoir pu critiquer certains grands patrons sur « toujours plus d’argent, plus de profits ». Je me rappelle avoir critiqué des dirigeants indiens sur le sort des salariés bloqués aux Emirats ; … ; Je comprends la logique de marché, je comprends la logique de ne pas se refermer sur soi-même. Mais les autres pays ne font pas de cadeaux. On ne vit pas dans un monde de ‘’bisounours’’. Alors oui, si on veut on peut faire fructifier une entreprise, un pays tout en respectant et favorisant les droits des salariés ; … ; J’ai eu l’occasion de m’expatrier et de vivre à Shanghai, Hong-Kong, Luxembourg, de voyager et travailler sur une grande partie du globe. Partout où je passais et que je disais que j’étais Français, je voyais du respect pour cette grande nation qu’est la France. Qu’est-elle devenue ? Quand je lis que des français se font agressés en Chine. Comment, en connaissant les Chinois et l’amour qu’ils portent pour la France, on en est arrivé là ! Comment cautionner un vote Macron ou Le Pen sachant pertinemment le désastre vers lequel ils veulent nous emmener. Alors oui ils restent les législatives à venir qui permettrons peut-être d’ajuster le tir. Encore que ! Sauf retournement de situation lors du débat de mercredi, je vais comme beaucoup me forcer à mettre un bulletin Macron et j’irai gerber après. »