« Te laisse pas faire ! », étonnant...

« Te laisse pas faire ! », étonnant...

Le collège Jacques Prévert à Chambly (photo J.-L. G.).

 

Lors de la conférence sur le harcèlement à l’école, la psy Emmanuelle Piquet a donné des leviers inattendus aux parents sur un ton humoristique. Une soirée très réussie.

Mieux armer les enfants contre le harcèlement à l’école, tel était le thème de la conférence organisée au collège Jacques Prévert, à Chambly, par l’association La Parentèle, le mardi 11 octobre. Etaient présentes environ 150 personnes d’un public à 90% féminin composé de mères de famille, de la direction du collège, d’enseignements, d’infirmières, d’assistantes sociales et d’éducation... Derrière ce sujet et ces mots graves, on pensait passer une soirée certes studieuse mais aussi un peu austère. Eh bien, on se trompait ! Et on se demandait si c’est dans la cantine scolaire de l’établissement qu’il aurait fallu inviter la psycho-praticienne Emmanuelle Piquet, 47 ans, mère de quatre enfants, plutôt que dans la nouvelle salle de spectacle baptisée Josiane Balasko… En effet, on a assisté à un véritable one-woman-show de la part de cette psy-humoriste qui a semé l’hilarité dans tous les rangs de son auditoire. Puisant généreusement dans son sac à métaphores, Emmanuelle Piquet utilise comme vernis le don pour la comédie pour créer une complicité et partager son expertise avec les spectateurs. « Je suis une ancienne DRH peau de vache (difficile de la croire) », se présente-t-elle avant de s’employer avec une drôlerie et une énergie incroyables à passer le message de sa méthode de thérapie brève destinée à lutter contre le harcèlement.

« Nous aidons l’enfant

à se défendre seul »

 

Pour résumer, elle tient dans ces mots : « Plus on les protège, plus on les fragilise : le code de la cour de l’école c’est que ça se règle entre enfants (pas sûr que l’Education nationale adhère à cette idée). Nous préférons aider l’enfant à se défendre seul en élaborant avec lui une stratégie ». Le spécialiste lui apporte la « flèche » qui doit faire mouche et le débarrasser du harceleur qu’on ne doit pas sanctionner, estime-t-elle. « On dit à l’enfant harcelé comment on pourrait faire pour régler le problème, mais on ne le fait pas à sa place ». Pas question de laisser une affaire aussi sérieuse entre les griffes d’une « maman louve » (qui surprotège et va demander des comptes au morveux qui bouffe la vie de son gamin) ni d’une « maman Gandhi » (« on ne répond pas à la violence par la violence »). « Le pire, ajoute-t-elle, c’est laisser croire à nos enfants que le fort est fort tout le temps et que le faible est faible tout le temps. » A l’âge adulte, imaginez les dégâts…

Pour tout savoir, on vous renvoie à ses livres : « Je me défends du harcèlement », « Te laisse pas faire ! », « Faites votre 180°. Vous avez tout essayé, si vous tentiez l'inverse ? » ; et à son site souffrance-scolaire.fr.