Au Bois-Hourdy social club

Au Bois-Hourdy social club

 

Si la situation sanitaire le permet, le 774e anniversaire de la fête du Bois-Hourdy sera célébré du mardi 1er au dimanche 6 mars après deux annulations, en 2020 et 2021. Deux années durant lesquelles les membres du comité d’organisation de la fête légendaire ont conservé des liens.

On ne pénètre pas comme cela dans l’Espace Pierre de Chambly, le grand bâtiment qui succède à la caserne des sapeurs-pompiers de Chambly, sur la route de Méru. Vous poussez la porte d’entrée et une alarme se déclenche aussitôt. Puis Jean-Luc Ledez, le président du comité d’organisation du Bois-Hourdy, vous accueille avec le sourire. Ce samedi 22 janvier, à l’intérieur, on ne sait plus où donner de la tête face au double alignement des chars créés pour la traditionnelle cavalcade. Mais attention, ici c’est comme au ministère de la Défense : interdiction de photographier. Sous aucun prétexte, les images des chars ne peuvent être dévoilés avant le jour J, le dimanche 6 mars. Si tout se passe bien, la fête aura enfin lieu après deux ans d’absence. Guillaume Nicastro, adjoint à la vie associative, sportive et aux festivités, se dit optimiste : « Les services techniques et de la vie associative travaillent d’arrache-pied pour que tout soit très carré. On fait tout pour que cet évènement soit maintenu. » Pour que la Préfecture donne son feu vert.

« À Christian » est-il écrit sur chacun des 10 chars, en hommage à Christian Piocelle, pilier du comité d’organisation, décédé il y a deux ans. « Mon poteau, on était toujours ensemble, glisse Jean-Luc Ledez, ému. L’amitié ne s’envole pas comme ça ». C’est aussi l’amitié qui unit les membres de l’association, ce besoin de maintenir une vie sociale durant ces deux premières années de la pandémie de coronavirus, qui les a motivé à se retrouver. « Il ne fallait surtout pas couper les liens, parfois nous n’étions que deux ou trois, mais c’était primordial de garder un noyau, insiste Jean-Luc Ledez. Nous sommes ensemble tous les après-midis de la semaine et toute la journée du samedi. » Une sorte de Bois-Hourdy social club.

Jean-Luc Ledez, président du comité d’organisation du Bois-Hourdy, montre les fleurs confectionnées par les bénévoles de la fête (photo J.-L. G.).

 

Il a cependant fallu surmonter les déceptions comme l’annulation de la cavalcade en 2020 et 2021, un évènement que l’on croyait confiné aux guerres et aux violentes intempéries. Renoncer aussi à un projet d’atelier de conception de grosses têtes que devait dispenser le fabricant nordiste de Saint-Louis, Blanche de Castille et Pierre de Chambly, qui piaffent d’impatience de défiler devant la population camblysienne le 6 mars. Ils sont prêts depuis deux ans, sur le thème des Jeux olympiques d’été, une demande la municipalité puisque la commune sera une base arrière de Paris 2024. Le gros du travail étant effectué, les organisateurs fignolent. Ils ont conçu l’équivalent d’un kilomètre et demi de fleurs artificielles à partir de boites et de plateaux de conditionnement d’œufs. Un travail de fourmis dont l’œuvre finale décorera la façade de l’Hôtel de Ville et celles des commerçants du centre-ville. L’opération se déroulera le lundi 28 février. « On a besoin de bénévoles pour nous aider ce jour-là, souligne Jean-Luc Ledez. L’idée est de marquer le ‘’renouveau printanier’’. N’oublions pas qu’à son origine, le Bois-Hourdy est une fête païenne. »

De 10 mètres de hauteur, le chêne légendaire a été choisi dans le parc du château de Chambly et, parallèlement, un autre sera planté, comme le veut la tradition. Mardi 1er mars, il sera abattu et transporté sur la place de la mairie. Samedi 5 mars est programmé le concert du Bois-Hourdy à l’église. Dimanche 6 mars, place à la cavalcade conduite par le commandant, Evan Devisscher, devant le char de la déesse, Justine Grégoire, où prendront place à ses côtés Thalua Zammit Chalti et Cloé Bertin sont les première et deuxième demoiselles d’honneur. Mais ce scénario-là, que tous les Camblysiens appellent de leurs vœux, jadis écrit dans le marbre, demeure en pointillés. En 2022, la patronne c’est la préfète de l’Oise, pas Saint-Louis.

Cela fait deux ans que Saint-Louis et Blanche de Castille ne sont plus sortis dans les rues de Chambly (photo J.-L. G.).