Les rêves éveillés de José Milheiro, peintre beaumontois

Les rêves éveillés de José Milheiro, peintre beaumontois

 

Beaumontois depuis 1976, le peintre José Milheiro participera le samedi 18 mai à la manifestation « Peintres dans les rues ».

« Peintres dans les rues » revient à Beaumont durant toute la journée du samedi 18 mai, pour la cinquième année à l’initiative de l’association Les Couleurs de l’art, avec l’exposition des œuvres et la remise des prix à partir de 17 h 30, à la salle Léo-Lagrange. Lauréat du Prix « coup de cœur » du public, en 2018, pour sa peinture de la bibliothèque municipale, réalisée en quelques heures seulement, le Beaumontois (depuis 1976) José Milheiro participera à nouveau à cet évènement. Où s’installera-t-il ? Que peindra-t-il ? Promenez-vous dans les rues de Beaumont et vous le trouverez avec d’autres artistes. « Je suis autodidacte avec cette envie, quand j’approchais de la retraite, de peindre plus sérieusement, et pourquoi pas exposer, explique-t-il. Ca vient de très loin et c’est arrivé à petits pas. Je faisais des petites choses pour moi, puis j’ai pris des cours, j’appelle plutôt ça de la collaboration. J’aime un peu tout, au fond de moi j’aime mélanger rêve et réalité. » Il désigne un tableau, réaliste au premier coup d’œil, peint à Chambly : la rue Aristide-Briand avec le café-restaurant-bar-tabac Le Marigny. La chaussée est en travaux, il y a un camion, une bétonnière, les ouvriers sont des… « playmobil ». La passion pour la peinture est venue dès l’enfance, « quand j’étais encore au Portugal, à travers des cours de dessin d’art, une discipline que j’adorais. »

L'Oise, le pont., l'enfance...

 

Son tableau représentant l’Oise, le pont, la berge beaumontoise, est un concentré de la découverte, en 1967, pour le petit immigré de 12 ans. « Nous habitions à Persan, près de l’endroit où se trouve le Centre Leclerc. Mon père m’a envoyé chercher du pain et m’a dit en français, pour que je le répète : ‘’Je veux acheter une baguette s’il vous plait’’. La vue du pont, c’est une image marquante quand j’arrive en France. Nous venions d’une région aride du centre du Portugal. La rivière, la péniche, les couleurs vives, c‘est l’image de l’enfance idéalisée. La circulation automobile intense sur le pont, c’est le temps qui passe. » Le destin d’artiste, lui, attendra. « La priorité c’était apprendre le français. Puis il fallait travailler et nourrir la famille. » José devient ébéniste avant de créer son entreprise dans le bâtiment. Cette autre peinture n’a rien de martiale contrairement aux apparences : fusil, uniforme, képi... « Mon père était gendarme. Pendant la dictature, il a décidé de partir en France, ce beau pays. Il a démissionné, il a demandé l’autorisation de quitter le Portugal. Nous sommes arrivés légalement en France, ce qui était rare pour une famille portugaise. » José Milheiro a posé un cactus près du képi pour incarner « une vie plutôt dure » au Portugal. Il a peint aussi un homme qui s’éloigne avec une valise dans chaque main. « Un départ vers la brillance, le tronc de l’arbre ouvre sur un cœur. » Les racines que l’on quitte mais qui ne vous quittent jamais vraiment.

Le départ.